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La rando en ski est une activité subtile, presque un art de trouver l’équilibre entre les conditions, la forme du jour, la lumière et pleins d’autres choses. Un bon randonneur a de l’expérience acquise après nombre d’échecs, de plans galères. Quand l’expérience n’excède pas plusieurs centaines de courses, il faut savoir accepter que le fait de prendre des buts et de louper de bonnes sorties peuvent faire partie du jeu. Ce samedi, les conditions étaient presque réunies et il fallait vraiment faire exprès pour tomber dans un plan galère. En ayant un peu osé, on a fait un jolie coup.

Première étape du we, lire le bulletin neige et avalanche dans le bon sens. Ce bulletin a bien dit flux de nord puis de nord est qui a causé des plaques en versant ouest et sud et un risque 3. Ce même bulletin disait aussi que la tendance allait à la baisse avec la transformation de la neige par le soleil. En lisant ça, il reste à choisir l’exposition de sa sortie. On avait misé sur le fait de rejoindre Le groupe de Fab/virg entre la cabane ONF et le sommet des garrets mais c’était sans compter qu’on a jamais vu quand ils ont tourné vers la cayolle et qu’en suivant la trace principale on s’est retrouvé à l’opposé en pensant les rattraper. Pas grave on improvise, une traversée de combe un peu délicate en se faisant léger et on remonte par le vallon des fournès en sachant qu’on allait les croiser. Malheureusement le seul hic de la journée est arrivé à ce moment là. Deux randonneurs qu’on ne connaissait pas nous ont passé un sermons pas forcément justifé…

lui: Qu’est ce que vous faites là, c’est super dangereux

moi: La même chose que toi, on skie

lui: Ouais mais nous on sait ce qu’on fait

moi: Bah pourtant t’es là où tu dis qu’il faut pas être

lui : Les plaques sont formés versant est, c’est suicidaire

moi dans ma tête : (Bizarre, c’est pas ce que dis le BNA et là ça ressemble plus à de la transfo qu’à de la plaque)

lui: dépeautez et cassez vous de là!!

moi : Tu vas te calmer, on va monter dans tes traces vu que t’as sorti la neige dure

lui : Non mais faut pas ….

et ainsi de suite pendant 10 minutes, je ne dirais jamais que j’avais raison mais je pense pas que lui non plus surtout en montagne où le risque n’est jamais absent. J’ai vraiment pas aimé le coté « donneur de leçons » dans le genre « fais ce que je dis, pas ce que je fais », le coté moraliste orgueilleux limite prétentieux m’exaspère à l’extrême. J’ai croisé tellement de monde bien plus pédagogique et beaucoup plus modeste dans leurs façons d’être, des gens qui auraient vraiment de quoi la ramener mais qui ne le font pas. Finalement comme en compétitions, la modestie se rencontre à gros niveau et pas au plan local, mais là le pire, c’est qu’il n’y a pas d’enjeux…

Renseignements pris, le gars n’est pas débile mais s’est un peu enflammé, les autres randonneurs qu’on a croisé (tous expérimentés aussi) étaient d’accord avec nous sur notre choix d’itinéraire…

Pour la suite avec ces pauses involontaires, ça finit par couper un peu les jambes, et il a fallu abuser de persuasion pour faire avancer Jerem. Le manque de sport fait pas de bien et on retrouve plus la pile électrique d’avant. Pourtant la suite est bien plus facile, une large arête sommitale gelée de deux bons kilomètres avant d’arriver sur un sommet tabulaire cerné par des barres rocheuses. Le temps de dépeauter, passer les pompes en mode descente et c’est parti sur une arête qui s’effile jusqu’à une brêche rocheuse. Pas bien dur mais assez exposé en cas de chute. Puis un couloir diablement esthétique mais pas super rassurant, surtout avec les gonzes qui nous ont collé la pression du coup.

C’est parti entre les rochers au début puis en 4 grosses courbes à fond jusqu’à un « abris » derrière rien n’a bougé. Jerem utilise un peu plus l’espace, la neige a une super cohésion, faut pas s’y fier mais ça semble bien stable en fait. La suite est plus tranquille dans une combe suspendue entre deux barres rocheuses avec de gros rochers pour modeler le terrain, c’est super beau!!

En bas on trouve une large combe déjà bien tranformée, on s’arrête même plus pour les photos mais juste quand les cuisses brûlent. Arrivée à la route, il reste 3/4 bornes de navette à pied, heureusement on recroise Patrice qui nous remonte rapidement, de quoi finir la journée avec la banane.

La suite en photo:

 

montée sous un soleil écrasant

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En face beau panorama, la gorgia à gauche, rochegrande à droite, le pal au fond.

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la tête du lac avec notre combe suspendue de descente et la rocheuse montagne de l’avalanche, but du jour.

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Le but initial avec en haut en zoomant nos équipiers qu’on a pas croisé.

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La longue crête facile

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changement de matos et c’est parti pour la descente en arrière plan.

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sans commentaires

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c’est juste beau

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  1. rico,tjr le mèmeuu dit :

    Impec ‘

  2. Superbe sortie! superbes photos!
    PS: ça doit être chouette pour les « donneurs de leçons », de vivre dans leur monde merveilleux où ils ont toujours raison!!
    et finalement ils sont montés comme vous, ou ils ont abandonné et sont redescendu ?

  3. Viking dit :

    Dément. Je n’avais pas vu cette sortie. Encore du beau ski que je ne connais pas dans le haut Var!

  4. guillaumecoquin dit :

    La tête du lac qu’on pensait faire quand t’étais venu semble bien belle aussi, c’est la même descente mais la montée par le vallon d’aiglière doit être sublime.

  5. […] vue sur la combe suspendue de l’avalanche […]

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