Cime de sangaris

Malgré le manque de neige flagrant, on aura quand même réussi à aller skier. Avec le carburant qui augmente et l’envie de ne plus prendre la voiture pour rien et ne pas voir la planète se réchauffer trop vite, on a skié local à moins de 30 km de la maison toute la saison. L’inconvénient est que le massif le plus proche avant Estenc, celui du saint Honnorat/grand Coyer, ne se laisse pas faire avec des pentes raides et avalancheuses. Son avantage est qu’il n’est que très peu tracé et que c’est un havre de solitude qui se mérite. Dans ce bastion, on a skié la Frema, les couloirs de Pelens, le pas Roubinous, les Fourcheires, le saint Honnorat, Mourre Frey et le grand Coyer. Il me reste les Fourchias et le terrible Cairas.

Cime de sangaris

On est parti d’Enaux, à pied jusqu’à la cabane fermée de Lavalette où on a pu mettre les skis aux pieds. Rapidement la pente devient efficace et le dénivelé s’avale vite . Arrivés sous le pas de Sangaris, on a cherché à passer au mieux pour passer skis aux pieds, mais on a été obligés de mettre les crampons quelques mètres. La sortie sur le sommet est plus débonnaire avec une vue immanquable sur le grand Coyer.

Cime de sangaris

Petite pause au sommet, avant de sauter dans l’évident couloir nord. L’accès bien raide se fait dans une neige revenue à point et on espère que le couloir soit à l’acabit mais malheureusement on va retrouver de la bonne glace qui aura ponctué cet étrange hiver. Le bas du run, redevient en bonne neige et les derniers virages se feront dans la douceur.

Cime de sangaris

On espère arriver à remonter une dernière fois avant de ranger le matériel jusqu’à l’hiver prochain.

Cime de sangaris
Cime de sangaris
Cime de sangaris
Cime de sangaris

Voyage en Sardaigne 2022

Cette année 2022 aura été bien particulière, après être sortis de la pandémie de 2020, voilà que la guerre en Ukraine commençait avec un lot de conséquences dont la plus évidente aura été une flambée des prix remarquable. 2022 aura aussi été marquée par une grosse poussée du dérèglement climatique avec un sécheresse hors norme et une douceur malheureusement trop étalée dans l’année avec des séries de records de haute température. Un bien triste constat qui pousserait à arrêter de vivre pour freiner l’évolution des choses et se sentir un peu plus en sécurité. On a fait un choix différent, voyager quand même, mais plus lentement, plus longtemps, c’est dans cet état d’esprit qu’on a pris le ferry avec le minibus bien chargé : kayak de mer, vélo de route, matos de canyon, spéléo et paddle.

C’est la troisième fois que je retourne sur l’île et je souhaitais vraiment prendre le temps. Mes derniers séjours étaient tellement calibrés qu’on faisait que des belles réalisations en finissant sur les rotules et en ne profitant réellement pas vraiment à courir après l’objectif suivant. On a débarqué à Porto Torrès et on a fait un 8 dans le sens horaire avec deux passages dans le Supramonte. Je vais décrire ce trip par activité et non pas jour par jour pour tenter d’expliquer l’état d’esprit multisport qui nous plait tant.

Un point clé aussi de ce voyage était la rééducation de Julie qui sortait d’une opération de l’épaule. Pour toutes les activités, c’était pour elle la reprise, la vrai.

Le canyon

Je n’ai pas été surpris en voyant tout très sec après la sécheresse et en connaissant déjà l’île. Le programme canyon était globalement allégé. 5 jours de canyon

Pitrisconi : Voilà, un beau classique que j’aime faire à chaque passage sur l’île, situé pas très loin des belles plages de San Téodoro et avec un bivouac très agréable au départ, c’était le premier canyon du trip après quelques jours de paddle et de kayak. Cette année le niveau est très bas mais la descente reste vraiment belle. La météo était changeante et la pluie devait tomber l’après-midi, ce qui nous a fait partir très tôt. On devait être probablement à 8h dans l’eau et on a vu personne pendant longtemps. A la sortie habituelle, on décide de continuer encore quelques cascades avant de remonter rive-droite pour récupérer le chemin. L’eau est douce, on prend le temps et on savoure. Le retour se fait en butinant lentement, avec la sensation de ne pas avoir besoin de courir. On croisera un autre groupe en arrivant au départ. 3 guides encadrent un groupe de 20 ou 25 hollandais ou allemands sans combis qui ne font que les rappels du départ. Je me pose la question : « Est ce que je fais bien le même métier? » Je n’ai pas la réponse.

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Badde Pentumas

Un beau morceau de canyon sec du Supramonte. Doro, le guide spéléo du refuge m’a indiqué un chemin pour monter droit au dessus de Sa Ocche et ne pas faire la petite navette permettant de monter moins raide. Ce jour là il a fait bien chaud et la montée, même si elle est belle, aura pas été loin d’être une bavante. Le chemin, qui n’en est pas un d’ailleurs, permet de gratter une grosse demi-heure et de parcourir de beaux morceaux de lapiaz dominant la grotte de Su Bentu.

La vue au départ est franchement classe et le canyon carrément intéressant même si à sec. Les rappels s’enchainent et la course a une vraie ampleur. Quand on regarde l’altimètre, ce dernier a du mal à descendre aussi vite qu’on pense. On devine quelques formes souterraines par endroit qui seront confirmées par Doro, Badde Pentumas ayant des pertes allant vers Su Bentu qui n’ont pas été jonctionnées.

On arrivera en même temps que la fin de nos bouteille d’eau au pied de la via ferrata qui domine la fin du canyon. Une belle aventure surement pour laquelle on reviendra peut-être lors de notre prochain voyage.

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U forru

Quelques jours après on bascule côté sud du Supramonte dans le Gennargentu. Ce petit massif très sauvage n’est parcouru que par quelques routes et pistes en mauvais état et donne envie de le découvrir à pied en suivant son instinct. On est venu que pour faire un canyon et on se dit que ça vaudrait le coup de rester encore plus longtemps qu’un mois pour vraiment découvrir. On arrive en début d’après-midi, on fait la sieste (le matin on a randonné le sommet de la Marmora, point culminant de l’île). Le soir, l’ambiance est douce, pour ne pas dire chaude et l’envie d’aller à l’eau nous motive à prendre les sacs pour faire la marche d’approche jusqu’au canyon. Arrivé au départ, on voit un van d’allemand qui arrive en même temps et cherche le départ du canyon, des canyonistes? Quelques minutes après on réalisera que c’est des nudistes dans une situation à mi chemin entre le comique et le malaise en passant par la peur de les voir tomber d’une cascades en voulant nous suivre nus comme des vers. La suite du canyon se fera sans eux avec les dernières lueurs du jour et le silence du soir qui s’installe. J’adore cette ambiance apaisante où les animaux du jour comme nous se taisent et laissent la place à ceux de la nuit. Au retour en marchant dans le lit de la grosse rivière où nage de bien belles truites, on croisera une harde de mouflons. Un cadeau qui nous émerveille. On espère quand même qu’on ne retrouvera pas nos deux allemands au bivouac, on aura de la chance, il n’y aura que nous et le feu qui crépite.

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Bau Vigo

C’est Julie qui a choisi ce parcours, elle s’empare petit à petit de son voyage et des décisions, ce qui est agréable. On roule peu depuis U forru fait la veille et on se gare pas bien loin du départ de la partie basse. Un problème et pas des moindres, sera d’accéder au départ du canyon. Tout est clôturé, barbelé et on sait bien que c’est rarement une invitation à traverser le site. On galère un moment et on finit par passer. Pour les répétiteurs, une sente semble aboutir en aval depuis la rive droite. Le canyon est sympa mais ne m’évoque aucune émotion. Pas même la cascade de 100 mètres en plan incliné. Julie partage le même avis. On profite quand même de l’eau pour se baigner avant de bouger quelques kilomètres plus au sud pour d’autres aventures.

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Zairi

Quelquefois on a des présentiments et on devrait les écouter. Le canyon semblait être beau mais j’avais le sentiment qu’il valait mieux faire autre chose. On attaque la marche d’approche en milieu de matinée, le cadre est très jolie et on domine rapidement la belle gorge granitique. Quelques ronces plus tard on est au départ à s’habiller. On part doucement en doutant que la descente allait être courte et on savoure les belles formes d’érosion. Après une dizaine de minutes, on retrouve les ronces qui ne nous lâcheront plus, c’est le cas de le dire, jusqu’à l’arrivée. On a l’impression d’avoir loupé quelque chose. Le canyon est vendu par les pros du coin, pas donné en plus et on a dû passer 14 minutes en se baladant pour faire la descente. On regarde le topo et à part un rappel de 5 mètres en amont, on a effectivement rien loupé. Mais pourquoi on fait cette activité? La suite de la journée est proche du pire parce qu’on a cherché un spot thermal pour se baigner mais tout était clôturé et on a fini à Isili après beaucoup trop de virages pour apprécier notre après midi.

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Kayak de mer

On a eu trois vie dans le kayak de mer, la première en temps que vrai amateur qui comprenait pas grand chose et s’émerveillait de rien. La seconde a été le kayak en formation, jamais vraiment rigolo et jamais totalement pour soi mais avec des limites constamment repoussées. La troisième après avoir validé nos UC mer où maintenant on est sensé savoir faire et amener des gens dans ces aventures. C’est un peu un troisième apprentissage qui commence avec un champ des possibles qui devient immense et sans trop savoir ce qui nous plait vraiment. On explore donc quelques sensations et on passera 7 jours de navigation. Note pour plus tard, prochain coup qu’on charge ce type de matériel c’est pour miser que là dessus et pas en multisport.

Stintino

Premiers coups de rames pour Julie, 3 mois après s’être fait charcuter l’épaule suite à une blessure durant sa formation kayak. L’objectif du jour est déjà de ne pas se faire mal et dissiper quelques peurs. J’aurais tant aimé faire le tour des îles d’Asinara mais entre la réglementation qui impose de ne pas débarquer n’importe où et l’inconnu de la rééducation… On fera juste le tour antihoraire de l’isola Piana, visite de la tour de guet, petite descente vers le sud du capo Falcone à l’aplomb du monte della Crocetta et retour en rase-cailloux et rase-maillot. Puis restaurant et tourisme à CastelSardo.

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Tour du Capo Testa en deux jours

L’idée était de partir de Santa thérésa di Gallura, passer le capo Testa, bivouaquer sur une plage déserte et le lendemain débarquer pas loin du Monti Russu au sud-ouest. L’après midi devait servir à la navette en vélo. En fin de compte le temps estimé pour le premier jour était bon malgré le 4 beaufort majoritairement de dos à l’est du capo Testa. Le bivouac était super mais bien humide et le second jour trop court. Même la navette n’aura pris qu’une heure. J’ai adoré l’idée de partir en autonomie, Julie n’a pas beaucoup dormi donc elle est plus septique. Si c’était à refaire, je partirais soit plus à l’est pour bivouaquer vers le capo Testa même, soit j’allongerais clairement le second jour. Une belle balade.

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A la recherche de l’épave de la Tavolara

Ce devait être une journée tranquille avec navette vélo mais le vent établi de 10 à 15 nœuds de dos nous aura plus emmerdé qu’autre chose avec ces haut-fonds. Une houle rapide, peu creusée forçait à rester au large pour ne pas taper la coque de nos bateaux. Forcément c’est le contraire qui s’est passé vu qu’on a voulu longer la côte, et même au large, il y avait des haut-fonds. Mon kayak a pris une dizaine de gros pets, quand à Julie ses 25 kilos de moins et son gel-coat tout neuf ont mieux supporté l’épreuve. On a trouvé l’épave, mais elle n’était pas ouf et avec le vent, impossible d’y aller en apnée sans retrouver le bateau en Corse. Le plan du coin reste le tour de l’île de la Tavolara mais là bas aussi la réglementation interdit de longer la côte ou de débarquer.

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Tour de l’île de San Antioco en deux jours

Un super plan à faire sur trois jours avec une boucle complète, on en aura fait que deux vu que le troisième annonçait du vent force 7 de face. On allait faire ce dernier en vélo pour une navette. On est parti de Maladroxia en fin de matinée, on passe le cap sud de l’île vers midi et on mange dans une crique peu après. La suite est constellé de grottes marines à visiter. On remonte jusqu’après la plage de Tonnara en visitant les îles et pendant que le vent de face montait à 3/4 beaufort et l’épaule de Julie ne lui permettait plus de pagayer efficacement. On touche la plage au dernier rayon de soleil avec le vent qui tombe totalement. Le bivouac était encore super sympa mais toujours aussi humide. On a même vu des sèches chasser le long de la plage la nuit.

Second jour ultra-favorable. Houle et vent de dos ce coup-ci, on avance sans rien faire. On visite encore quelques grottes marine. une dorade coryphène me tape sous le kayak au passage du phare Magiabarque le bien nommé. On fait des pauses sur les grandes plages au nord ouest de l’île et on arrive à Calasetta vers midi. La navette en vélo se passera bien, mais clairement faut privilégier les petites routes pour ce genre de déplacement. Le vent lève déjà fort sur la côte est et les kitesurfeurs sont de sortie. On bivouaquera en camion face au phare du matin avant le carton du lendemain.

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Pérégrinations autour de Dorgali

Malheureusement je n’ai pas été assez persuasif pour la traversée Arbatax-Orosei en 4/5 jours (mais du coup on a fait plein de spéléo donc ça va) et je dois me contenter d’un aller-retour Dorgali-Orosei uniquement. C’est rigolo parce que dans ce sens là, on voit en premier la grotte du millenium bien connue des grimpeurs, qu’on trouve déjà bien grande. S’ensuit une seconde encore plus grandiose où manque les superlatifs mais c’est sans compter sur une troisième encore plus immense juste après. Ce coin est vraiment beau. On trouvera une nouvelle traversée souterraine à faire en kayak de mer avant de faire la pause repas juste sous Orosei où on verra d’énorme poissons longer les plages. Retour à la tombée du jour sans encombre avec une mer d’huile somptueuse.

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Spéléologie

J’avais bien constaté que la Sardaigne est une base exceptionnelle pour la spéléo européenne, ce voyage me l’aura encore confirmé. On n’a fait aucun gros objectifs avec une épaule en rééducation. J’allais devoir gérer tout les puits sur balancier mais ça s’est fait et c’est probable que je retourne sur l’île faire encore quelques belles grottes et rivières souterraines.

Par contre les accès se sont clairement compliqués et c’est très dur de s’y retrouver. Il faut deviner quel club s’occupe de quelle cavité. Contacter le club qui ne parle qu’italien, espérer une réponse. Puis contacter les mairies concernées, espérer une réponse, obtenir les clés, les restituer mais pas aux même personnes, le tout avec quelques gages type assurance fédérale. On dirait pas comme ça mais c’est un parcours du combattant qui restreint carrément l’accès à certains sites.

Par contre une aide incroyable est le catasto sarde, toutes les grottes sont en ligne, géolocalisées avec topo accessible en ligne, un vrai bonheur! On y aura consacré 7 journées, finalement autant que le kayak.

Su Bentigeddu-Sa Ocche

Petite traversée que je ne connaissait pas. L’entrée se trouve 10 mètres à gauche de Su Bentu, quelques rappels type canyon (de tête 30m max) et on rejoint le collecteur de Sa Ocche juste après le siphon. Vers l’aval ça nage sur 300 mètres environ (c’est long et froid) et on retrouve l’entrée touristique. En moins de deux heures c’est fait, c’est beau, ça nage, c’est incontournable.

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Su Bentu

J’épargnerait le sketch infernal des clés, merci à mes interlocuteurs pour leur patience, j’aurais pas tenu autant pour ne parler que de la grotte. Je l’ai fait il y a une dizaine d’années dans des conditions que je qualifierais de pas optimales et j’ai pas bien eu le temps de profiter, chercher l’itinéraire (même si il est souvent évident) et de commencer à comprendre la grotte. Ce coup ci ça va mieux, on avance doucement, on regarde le paysage, on croise des anglais assez loin dans la grotte et on rentre avec eux. Il faut savoir que la via ferrata est très longue, environ 1km et pas toujours évidente. La suite du réseau à partir du croisement est mouillée. Je ne suis pas sûr d’y retourner.

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Minière di Brecca

On est tombé dessus quasiment par hasard en fuyant un bivouac infesté de moustiques. Il s’agit d’une mine d’antimoine avec un petit kilomètre de galeries. La minéralisation n’est pas incroyable mais ça reste assez propre pour une mine et l’endroit est clairement beau. Il existe un canyon à faire en aval si il coule. C’était pas le cas en octobre. On a croisé un cantonnier français expatrié en Sardaigne pour suivre sa femme. Il nous aura expliqué plein de choses.

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Explo des falaises de Porto Flavia

On attaque les points forts du voyage avec une journée paddle (à lire plus bas) qui vire en spéléo improvisée. J’avais vu quelques cavités accessibles uniquement par la mer et comme on faisait du SUP dans le coin, on en a profité pour prendre les frontales et explorer. On a pas trouvé de cavités immenses mais pas mal de surprises avec du développement jusqu’à 300 mètres, des salles immenses avec des plafonds de chauve-souris, des salles moins immenses recouvertes d’excentriques décimétriques, des traversées, le tout dans un cadre qui vaut vraiment le coup. Cette journée nous a mis la puce à l’oreille sur le croisement des deux activités pour explorer les côtes sardes. A noter qu’elles sont toutes dans le catasto sarde.

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Sa Ruta et Su Crabargiu

En quelques instant comment se prendre une rouste spéléologique : Partir tard, en plein cagnard en pensant que le chemin était court. Ne pas savoir où est le chemin et chercher comme un con. Ne pas avoir les bonnes coordonnées GPS. Avoir une topo fausse. Ne pas avoir de description de la grotte. Ne pas avoir assez de bouffe. Avec tous ces indices, vous avez deviné notre après midi. Le descriptif qui suit peut donc servir.

Prendre la piste arrivant au refuge de Crabargiu au dessus de la pointe du même nom, la carte opentopomap est d’une grande aide, surtout qu’elle a été mise à jour. Aller à la pointe de os Mufrone et descendre par le couloir raide sous la barre. Bien suivre ce chemin qui est quelquefois paumatoire. Presque 400 mètres de dénivelé plus bas, bien continuer à suivre le pied de barre et pas le chemin qui va à Teletotes. Au dessus de votre tête vous verrez une baume évidente, c’est presque gagné. L’entrée se situe dans les blocs en bas à droite de la baume avec un courant d’air du diable. Il faudra la combinaison, genouillère et un minikit.

Une fois équipé, on rentre dans la faille et on tombe sur une étroiture très sélective qui laisse quelques bleus. Ensuite faut suivre les repères réfléchissants, on entre dans une trémie de l’enfer pour environ 45 minutes sans se perdre ; 1h30 en se perdant semble plus réaliste. Ca monte, ça descend, c’est pas large, ça fait mal aux genoux. Quand le désespoir arrive et l’envie de meurtre, vous verrez des petits bouquets d’aragonites noire pour vous consoler, ne pas craquer à ce moment là! La suite vaut vraiment le coup de souffrir autant. On tombe ensuite sur des grandes salles au plafond calcaire et au sol granitique, on devine un actif temporaire, à partir de là au plus on avance au plus c’est beau. On s’est arrêté dans une forêt de colonnes du plus bel effet après une obélisque fichée dans une plage de sable blanc. Je ne sais pas si il restait encore beaucoup de réseau mais c’était somptueux.

Le retour se fait bien surtout de nuit au frais. il y a de l’eau pour se laver au refuge et vous y croiserez soit des cerfs fraichement réintroduits soit les responsables qui nous ont payé la grappa, soit les deux, je sais plus mais je me souviens bien de la grappa.

A refaire mieux organisé!

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Explo des falaises de Cala Luna

On avait bien aimé Porto Flavia, on s’est dit que de Dorgali à Cala Luna ça devait être sympa aussi, on est devenu fou. On reprend les paddle et on navigue en rase cailloux avec pas mal de grottes marines évidentes et larges jusqu’à Cala Luna. La houle tombe et on commence à visiter systématiquement chaque cavités. Certaines ne font que quelques mètres mais certaines sont bien plus grandes, avec des méandres tout propres, des concrétions massives, des fistuleuses, des excentriques, on s’en donne à cœur joie. Le casque spéléo est indispensable mais le reste de la tenue est à réfléchir parce que des fois ça rampe comme il faut et aussi ça nage. Des fois ça traverse et on passe le paddle sous le bras pour quelques dizaines de mètres et retomber dans un bras de mer plus loin. C’est beau, ludique et on avait pas préparé les topos pour savoir quelles grottes étaient les plus intéressantes. Une d’elle l’est, elle est évidente et son entrée donne sur plusieurs dizaine de kilomètres… Notre plan du jour suivant.

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Bue Marino

Autant le dire de suite, c’est ma plus belle grotte aujourd’hui loin devant Noel/saint Marcel, les trucs à concrétions du Gard, les trucs froids du Vercors et même L’immense 7th hole/ Tahri d’Oman, c’est dire. Bon là aussi c’est une grotte à autorisation mais même si il faut montrer patte blanche, c’est nettement plus organisé que pour Su Bentu. Le contact se fait à la mairie, il y a un calendrier avec un nombre de visites maximum, quelques formalités et l’accès par la mer à gérer. Ne grugez pas, il y a des caméras.

On a fait le ramo sud, le plus classique et facile. On commence par la partie touristique, on passe pour des énergumènes en néoprène devant les touristes en chemisette et les guides nous parlent avec un grand sourire, on comprend que ce sont aussi des spéléos. Une fois qu’on passe la dernière barrière, on allume les frontales et on attaque la nage. L’eau est bien moins froide qu’à Su Bentu mais pas chaude pour autant. On escalade un chaos de rocher et la progression devient plus pédestre. Les concrétions massives alternent avec des bouquets d’aragonites hallucinant et les dunes de sable blanc. C’est la folie. Rapidement l’appareil photo condense et je peste de ne plus pouvoir immortaliser une grotte qui devient de plus en plus belle. Quelques minutes après ma frontale de secours lâche et ma principale m’alerte de la batterie. On trottine (sic) jusqu’au siphon terminal, Julie tente d’aller plus loin, mais c’est pas une voute mouillante et l’aventure se déroule ensuite en bouteille. On rentre tranquillement, on recroise les guides qui semblaient nous envier et on recharge nos kayak de mer pour le retour. Quel contraste d’arriver des entrailles de la montagne et revoir les gens « normaux », en chemisette, appareil photo en bandoulière, poser des questions qui nous semblent étranges, en revoir d’autres peu après qui regardent juste l’entrée de la grotte avant de repartir, puis d’autres encore en kayak de location ne pas vouloir se faire doubler par Julie dans son kayak en fibre. Le choc du tourisme de masse face au tourisme d’aventure. En rangeant notre matériel, on croise un groupe de 6 kayakistes arrivant d’une semaine en itinérance, étrangement on se comprend et on s’envie mutuellement.

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Stand-up paddle

Il y a un an exactement je testait pour la première fois avec beaucoup d’à priori le stand up paddle lors de mon BPJEPS, cette planche de surf gonflable propulsée par une pagaie de canoë rallongée. J’étais franchement dubitatif mais sur les rares journées de formation où on en a fait, ma curiosité avait été réveillée. Un article de Carnet d’Aventure vantant les louanges de ne pas être dans un cockpit et libre de nager, remonter, débarquer et porter son matos facilement contribuait à m’intriguer d’autant plus ; alors je profite des ventes privées pour en acquérir deux au meilleur prix, histoire de ne pas perdre trop d’argent si ça me saoulait.

On en a fait sur des petites sorties au début sans gros enjeux puis rapidement on a dépassé les 10 kilomètres par sortie. Statistiquement d’après ma montre connectée, la vitesse moyenne de progression en paddle avec ces modèles entrée de gamme est de 4 km/h pour 5.5km/h en kayak ponté en fibre. En pointe c’est très dur de dépasser les 6km/h contre presque 10km/h en kayak. La houle est déstabilisante ainsi que le vent. Les avantages sont le rangement, le portage et une résistance relative aux cailloux immergés. Il est possible d’embarquer et de débarquer presque n’importe où, ponton, falaise, plage, marais contrairement au kayak qui nécessite des sites évidents.

Fiume Liscia de nuit

Première sortie paddle à la tombée du jour en amont d’un petit barrage à glisser en silence, observer les oiseaux, voir surgir les poissons et prendre un bain. La seconde totalement improvisée après avoir bu trop de myrte au bivouac et partir à la lumière de la lune. Cette seconde sortie était particulière parce que le paddle est un jeu d’équilibre où la vue est un sens qui permet de voir où on se situe dans l’environnement. De nuit ce n’est plus possible, les autres sens sont décuplés, ressentir l’équilibre, le bruit, le toucher des pieds, de la pagaie. Après quelques minutes, le regard s’habitue et je réalise que je ne vois pas l’eau mais le reflet du ciel sous les pieds, ça donne une sensation de vertige. Au détour d’un bosquet je surprends un sanglier de très très près. une super expérience.

Lagune de Posada

Les quelques photos que j’ai posté de cette sortie n’ont pas généré beaucoup de retour positif et pourtant. On est allé pagayer un bord de mer avec quelques vagues à essayer de surfer avant de porter et repartir dans l’embouchure d’un fleuve, puis dans les méandres plus ou moins abandonnés. En regardant les vues satellites, on a cherché des connexions entre les bras morts, une sortie ludique de plus de 10km avec pas mal de recherche d’itinéraire sous le village suspendu de Posada. On a utilisé l’outil en le portant quand c’était nécessaire, en embarquant dans des roseaux, en débarquant pour aller voir des cabanes de pêcheurs. La facilité du matériel le rend carrément intéressant à la manière d’un packraft plus rapide et encombrant.

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Porto Flavia

Une des deux plus belle sortie SUP du voyage. Une quinzaine de kilomètres où la météo était avec nous et les prévisions justes. On embarque pas loin de Porto Flavia qu’on rejoint assez vite, on traverse sous les arches rocheuses du Pan di Zucchero, piton rocheux en pleine mer qui se traverse deux fois. On rejoint le rivage qu’on suit en rentrant dans toutes les grottes jusqu’au Canal Grande qui est lui même une grotte traversante où on a embarqué depuis un tunnel accessible depuis la plage. Une belle sortie ludique qui se finira avec un vent établi de 10 noeuds et sa houle de dos qui nous poussera jusqu’à la voiture avec des surfs interminables. Une sorties bonheur après les jours pas si faciles précédents.

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Isili

Micro sortie sans enjeux mais bien ludique. En fin de journée, on est partie de l’ancienne voie de chemin de fer, on est passé sous l’ancien pont routier, puis le nouveau, on est allé sur l’île de l’église, on est revenu, visité un restau désaffecté avant de revenir au véhicule dégonfler le matériel alors que c’était un park-for-night de nuit à la frontale. Une belle balade qu’on refera en vélo le lendemain en faisant le tour du lac en en tombant par hasard sur une course de kayak en ligne aussi improbable que tout le reste en fait.

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Lac de Cedrino

Sortie avortée à la tombée de la nuit encore une fois. Pas assez d’eau pour remonter la gorge du Flumineddu mais qui vaudrait vraiment le coup en temps normal. On a juste flotté en espérant qu’une perche finisse sur nos pieds mais non.

Cala Luna

La plus belle sortie en paddle de ce voyage. une dizaine de kilomètre à rentrer et sortir par des grottes, grimper sur les falaises puis sauter, débarquer sur des micro-plages, surfer la vague du bateau de touriste. J’en ai parlé un peu plus haut dans la rubrique spéléo.

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Tourisme et randonnée

Stintino

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Orgosolo

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Punta la Marmora

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Cagliari

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Posada

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Village nuragique de Crabargiu

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Bivouacs

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Semaine grandes courses en Val Susa

Il y a quelques temps, j’organisait un stage canyon d’une semaine dans les Alpes-Maritimes avec une chouette équipe arrivée de Haute-Savoie. Ce groupe, habitué à pratiquer ensemble avait bénéficié de super conditions et j’avais suivi leurs aventures suivantes dans les Alpes, en Sierra de Guara. Puis on a vécu deux années un peu étranges avec la pandémie et j’ai fini par recroiser ce groupe en canyon. Cette fois l’objectif est simple, ils veulent faire du grand et beau canyon, équiper et mon rôle est de choisir le programme en fonction de la météo, fatigue et de la difficulté. Je coache en restant juste équipier et dans le cas d’équipement complexe nécessitant potentiellement de poser des ancrages, je m’y colle pour fluidifier la sortie.

Premier canyon choisi, L’Orrido de Foresto, rien de bien compliqué mais comme la moitié du groupe est nouvelle, on va juste revoir les bases et vérifier le casting. L’avantage est que les nouveaux sont cordistes donc l’adaptation sera rapide.

Lendemain on part dans L’intégrale de Marderello, approche à pied depuis le bas vu qu’on a pas réussi à caler de navette avec Roméo le navettiste local. Marderello est la plus belle bétonnière d’Europe. Le bassin versant fait plus de 45° de pente, avec des roches détritiques, un micro glacier. Autant dire que la moindre pluie dans ce parcours est fatale et l’équipement posé de manière à anticiper les plus impressionnantes laves torrentielles d’Italie. On fait un beau travail d’équipe avec la gestion des chutes de pierres, des frottements, la recherche des relais cachés et le confortement de certains ancrages. Le groupe me laisse gérer les relais les plus difficiles d’accès. J’ai rarement ressenti une telle fluidité dans un canyon d’ampleur. On prend même le luxe de tomber l’horaire pourtant assez ajusté sans courir du tout, au contraire même.

Marderello Marderello Marderello Marderello

Une semaine de canyon sans pluie n’est jamais vraiment une semaine de canyon. Le mercredi on ramasse une bonne perturbation. Je choisis le canyon de Ronce, situé au col du Mont Cenis juste au dessus. L’avantage de ce parcours est de ressembler étrangement aux canyons glaciaires des Grisons. C’est étroit, sculpté, avec un bon débit mais on peut se barrer à l’importe quel endroit. On finit par 3°c aux voitures, puis devant le chauffage du bar à côté. Le soir on ne lésinera pas à un bon restaurant à Novalesa.

Ronce Ronce Ronce Ronce

Le jeudi signe le grand retour du soleil. On part enfin dans Claretto, le gros canyon du coin. On ressent quand même bien la fatigue et on sera bien heureux de se faire prendre en stop par un riverains en 4×4 qui nous pose au départ quelques minutes après. Le canyon semble facile tellement ça tourne bien et le groupe prend de belles initiatives sur les relais complexes. J’ai même pu apprécier un débrayable du bas à sa juste valeur quand la sangle de mon sac s’enroule sur la corde. La dernière grande cascade est toujours aussi classe même avec le captage d’eau juste avant. On prend le temps au soleil couchant, comme une pause dans l’existence à juste s’imprégner des rayons du soleil. Le soir on prendra la route pour Chichin.

Claretto Claretto Claretto Claretto Claretto Claretto Claretto Claretto Claretto

Vendredi au réveil la motivation n’est pas gagnée. Il fait gris, 3°c et c’est pas prévu de se lever, les combinaisons n’ont absolument pas séchée et la fatigue bien présente. On roule jusqu’au parking en attendant de voir si les nuages se crèvent mais il n’en sera rien. Le groupe doute, je tranche, le canyon sera encore là l’an prochain et l’important c’est que nous aussi. Il est quelquefois dur de renoncer à un beau parcours loin de chez soi, avec une équipe pas toujours facile à regrouper et encore plus pour moi qui perd une journée de travail mais c’est le meilleur choix. La vie est longue et j’ai toujours réussi à faire les canyons que je rêvait.

Encore merci à mon chouette groupe et j’espère vous revoir prochainement. Au minimum via les réseaux sociaux quand vous poserez vos cordes en Amérique du nord, bonnes aventures !!

Compte-rendu stage autonomie Pyrénées Orientale

Une fois n’est plus coutume, j’organise un de mes stages loin des Alpes-Maritimes que je connais si bien. Il y a quelques années, c’était le fondement de mes formations, découvrir de nouveaux secteurs tout en formant mes stagiaires mais la réglementation a changé et je ne peux plus proposer de séjour aussi facilement (mais ça va revenir l’an prochain en Albanie?). Pour celui-ci, on m’a demandé de me déplacer, c’est les stagiaires qui ont organisé la logistique du coup j’en profite pour me laisser porter et pour redécouvrir la notion « d’à vue » dans les canyon.

Mes anciens groupes étaient souvent déjà bien expérimentés et on abordait des canyons techniques à très techniques en optimisant tant la sécurité que tenir des horaires tendus. « A vue » bien souvent, ce qui signifie qu’on ne connait pas la configuration avant d’arriver sur un obstacle, on découvre le parcours au fur et à mesure de la progression. Par contre je pouvais m’appuyer sur des groupes totalement autonomes, souvent bien au dessus techniquement qu’un moniteur fédéral. On peut retrouver quelques compte-rendu dans les articles suivants :

En tant que pédagogue, c’est bien différent d’organiser une séquence de formation en connaissant ou pas le parcours. Dans le premier cas, j’ai mon contenu du jour et je choisis le canyon idéal pour créer mes situations qui sont réglées comme une partition. Dans le second cas, on rencontre la situation et je les accompagne pour trouver le contenu. Bien souvent, le contenu n’arrive pas dans l’ordre idéal mais les situations sont imprégnantes, c’est à dire qu’elle resteront marqués dans la mémoire. Pour ce stage dans les Pyrénées, une partie de l’équipe a déjà bien pratiqué sans forcément avoir la connaissance technique et une autre partie du groupe débute. Ce sera le premier stage avec un niveau autonomie en étant « à vue », ça a été instructif pour tout le monde.

Stage perf Pyrénées Stage perf Pyrénées Stage perf Pyrénées

Comme anticipé, les premières cascades compilent toutes les erreurs possibles et même imaginables. De la corde trop courte, du débrayable qui ne débraille pas et des ateliers confus à en faire tomber les sacs de corde. J’ai mon attention au taquet parce que je laisse volontairement faire les boulettes pour justement pouvoir en débattre et chercher les solutions. J’avais un peu peur parce que ce type de situation peut vite décourager le groupe mais dès la fin de la descente de Sal del Pi, je constate des réflexions justes.

Stage perf Pyrénées Stage perf Pyrénées Stage perf Pyrénées Stage perf Pyrénées

Second jour je choisis le Mal Calsan, course avec plus d’ampleur et une cotation un poil supérieure. Le canyon ne coule pas tout du long et l’eau presque croupie donne l’occasion de travailler les rappels guidés et les mains-courantes aériennes. Le groupe commence à dérouler même si on explose l’horaire dans le mauvais sens. Qu’importe, ça fait partie de l’activité.

Stage perf Pyrénées

Le dernier jour dans le Baoussous, l’objectif du jour est de simuler une bonne partie des accidents possibles et de réagir en fonction. Un des stagiaires étant pompiers et proche du milieu montagne, il révèlera ses aptitudes en gestion de groupe mais même ceux qui osaient le moins seront bien sollicités. Le comble de cette journée sera quand même d’effectuer un vrai secours auprès d’un groupe d’adolescents qui effectuait leur premier canyon et qui ont fait quelques belles boulettes.

Un stage riche en enseignement pour tout le monde et juste avant de retrouver la semaine suivante d’anciens stagiaires pour des grandes courses italiennes.

Explo Oman 2022

Bref je suis retourné en Oman

C’était à moitié prévu depuis l’explo précédente d’avant le COVID mais avec la formation kayak en 2021/22 et le stress attenant, j’ai bien failli ne pas y aller. Philippe A et Johan B auront été convainquant, on allait faire de la belle première en spéléo et en canyon dans le Dhofar, à la frontière du Yemen, rencontrer des gens, voyager, bien manger. Bref le plan sans accroc.

Quelques semaines avant, j’avais épluché les vues satellites, posé près de 50 curseurs de choses à aller voir, partagé ces documents, acheté du matos au top, plastifié mes topos, pesé le moindre gramme, bref j’étais au top. Un beau projet et tout qui allait avec. La veille du départ, le test COVID était négatif, le passeport près à être tamponné, c’était parti.

Le contrôle à la douane se passe bien. J’étais très inquiet parce que j’avais laissé la douane sous quelques noms d’oiseaux deux ans avant, avec mon équipier qui négociait avec le pilote de Turkish Airlines pour m’attendre, tout ça pour régler une simple amende de 30 euros pour voiture pas lavée avant d’entrer dans la capitale…

Mais les aventures commencèrent à cet instant. Après le passage à la douane, au moment de récupérer mon bagage, qui n’est jamais apparu au bout du tapis roulant. Au moment d’écrire ces lignes, un an après, je suspecte les agents de la sécurité d’Amsterdam d’avoir trop bien fait leur boulot et moi d’avoir omis de noter mon nom sur mon bagage…

Du coup se retrouver à 12 heures d’avion de chez soi avec uniquement un matelas gonflable, un duvet et les vêtements que je portais devenait une nouvelle aventure en soi. Autant dire que le plan ne se déroulait plus sans accroc et qu’on allait naviguer à vue. Deux voitures d’équipiers prennent la route de Salalah, seuls Johan et Nico restent avec moi, on part pour repérer quelques projets dans le nord du pays en attendant 3 jours la réponse de l’aéroport d’Amsterdam et le vol suivant.

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Petit spoil du futur, l’aéroport a vraiment perdu mon bagage et 3 jours après je saurais que tout le projet de deux ans est tombé à l’eau pour moi… et mes équipiers d’infortune.

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Durant ces trois jours d’attente et via la magie des réseaux sociaux, on rencontre Flo. Un expat français à Dubaï qui pratique la spéléo et le canyon avec le MECET (middle east caving exploration team). Il passe chez une amie qui lui prête son matos perso et je me retrouve toujours avec pas grand chose, mais avec un baudrier et un casque, l’espoir renait. On part donc dans le massif du djebel Akdhar repérer quelques canyons et même en ouvrir quelques uns et en répéter d’autres durant une grosse semaine.

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Alors le désert arabique en hiver n’est pas spécialement l’endroit le plus froid, même au contraire, on peut se prendre de gros coup de chaud. Mais l’eau n’est pas tiède pour autant et il y a toujours un bassin ou deux pour rendre l’aventure bien piquante.

On parcourt un affluent du wadi Jamal un poil en aval de Lunules fait deux ans auparavant. Gros coup de chance, c’est somptueux, petite malchance, on trouvera quelques sangles par endroit. Et des traces de passage des omanais absolument improbables!

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On prospecte un énorme wadi en rive gauche du collecteur arrivant à Al Awabi, un autre moins gros avec moins de chance, des énormes champs de pierre ponctués par de micro-encaissements. Les balades sont incroyables dans ces montagnes rugueuses où on a du mal à imaginer que des générations de Bédoins ont réussi à vivre.

On profite de l’expérience de Flo avec les locaux et les bons plans. En effet, il parle quelques mots arabes et attire la sympathie de chaque interlocuteur. Notre estomac appréciera!

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Quelques jours plus tard, on apprend que le sac a été retrouvé et qu’il sera expédié à 3/4 jours du vol retour. Les équipiers sur Salalah rentrent plus tôt que prévus parce que toutes les explorations du sud avaient été vue par des locaux et que le démon de la première les faisait remonter vers notre position. On partage quelques canyons plus ou moins classiques du côté du wadi Bani Awf et une belle ouverture spéléo avant les derniers jours.

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Quand je récupère enfin mon sac, il ne reste que très peu de temps et je projette de parcourir wadi Halfain, un des plus beaux wadi d’Oman et même d’Arabie. plus de 1000 mètres de dénivelé, 4 cascades de plus de 100 mètres, une de 300 qu’on contournera, un bivouac sous des parois de 1500 mètres avec le seul bruit des oiseaux et du ruissellement de l’eau.

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Le voyage se termine, on partage encore quelques beaux moments tous ensembles avant de rentrer sous la grisaille européenne et la routine habituelle.

Oman 2022

En écrivant ces lignes, je partage les émotions d’une expé avec ses moments de joie, de peur mais je ressens aussi les doutes quant aux responsabilités que représentent un voyage en avion de longue distance au moment où la planète se réchauffe de plus en plus vite. Je reste pourtant persuadé qu’il faut voyager, pour plusieurs raisons.

Oman 2022

La première est de partager ce voyage au travers de l’écriture, de la photo ou du film. Beaucoup de personnes n’oseront jamais l’aventure et lire des récits est un moyen pour eux de vibrer à travers les mots et les images.

C’est aussi un moyen de rencontrer l’autre, autres cultures, autres mentalités, autres vies et de s’en inspirer. Comprendre l’autre au delà des frontières permet de ne pas s’enfoncer dans les siennes. On est à un tournant de société où le repli vers soi devient inquiétant et il est indispensable de continuer à croiser d’autres façons de vivre.

Enfin, il est important aussi d’observer les adaptations que chacun utilise afin d’élargir la connaissance au delà de nos frontières encore une fois. Ce point concerne par exemple Oman et sa gestion de l’eau. C’est un des pays les plus désertique au monde et ils ont moins de problèmes que nous en Europe grâce à une plus grande modération de leurs usages.

Spéléo Ardèche et Gard

Petit Résumé des sorties spéléo que j’ai fait en dehors de la formation kayak de Vallon-Pont-d’Arc. Pas forcément dans l’ordre ou photographié mais avec un petit compte rendu de sortie à chaque fois.

Réseau Cocalière Cotepatière

Belle balade faite avec Julie avec entrée par l’aven de Cocalière et sortie par la résurgence de Cotepatière. La descente dans l’aven est largement conseillée avec une corde et un baudrier, que l’on avait évidemment pas. On remonte dans le réseau en direction de la grotte touristique et on est surpris par de nombreuses peintures rupestres. Renseignements pris, il s’agirait d’entrainement d’archéologues afin de comprendre les techniques de peinture utilisées par le passé. Le réseau à l’amont est impressionnant de régularité avec un très beau conduit sans aucune difficulté jusqu’à la confluence avec la goule de Sauvas où on fera demi-tour. Au retour on repasse sous l’aven de Cocalière et on continu dans la traversée de Cotepatière, qui est donc l’aval si vous avez bien suivi, jusqu’à la résurgence où on croisera des touristes quelque-peu hésitant et décontenancés. Belle balade à éviter les jours de pluie, le réseau est connu pour se remplir brutalement.

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Traversée évent supérieur – Foussoubie

Même week-end avec Julie mais avec des cordes ce coup ci. On trouve sans difficulté l’entrée de l’évent supérieur sans trop y croire vu qu’on pensait être perdu les 3/4 de l’approche. Note pour plus tard, l’approche, c’est sans la combinaison même si il fait frais! De l’entrée la vue sur le pont d’arc est magnifique. Dans le trou, il fait bien chaud et l’équipement permet de descendre les puits sans trop chercher. La suite est évidente en suivant le courant d’air et la topo. La cavité n’est pas très belle, la faute probable à des générations de touristes guidés. Une fois que l’on rejoint la rivière, ça mouille un peu les cuisses et ne donne pas envie là non plus d’être présent un jour d’orage. Une cavité sympa pour une initiation mais abimée par les milliers de passages.

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Grotte des deux avens

Quelques jours plus tard, on se retrouve, Julie, Nico et moi sur la rive opposée dans le complexe réseau de l’ancienne Ibie souterraine. On trouve la cavité sans trop de difficultés et on descend par un puits, on balade dans le réseau, on croise un second puits, on queute, on cherche un peu et on trouve la sortie. Rien de particulier à part que cette cavité semble très ludique et doit être un bonheur pour initier des débutants en la connaissant bien. J’ai bien aimé, je reviendrais.

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Grotte des Louoï

Dans le même secteur, on a trouvé ce trou en cherchant le suivant avec Swann. Il s’agit d’une galerie de 300 mètres environ, assez esthétique et avec curieusement, des traces de remplissage qui ne correspondent pas au niveau. La cavité a probablement bougé depuis sa dernière crue et acquis une pente. J’ai un peu cherché et je n’ai pas trouvé d’étude du phénomène. Affaire à suivre par un géomorphologue?

Grotte du Dérocs

Après s’être perdu dans la première, on trouve enfin la seconde. J’avais pas mal d’information en géomorphologie et archéologie qui m’ont aidé à mieux comprendre la cavité. En effet, les volumes ont été agrandi par la bio corrosion issue des chauve-souris. Cette grotte a aussi été habité de manière contemporaine à sa voisine Chauvet et probablement décorée de la même manière. il reste même un cerf gravé pour qui aura l’oeil affuté (perso même en sachant où il était, j’ai galéré pour le voir). Les milliers de passages humain et la corrosion des chiroptères auront changé complètement l’aspect de la cavité.

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Grotte nouvelle de Vallon

C’était il y a 10 ans déjà qu’Abel du CDS07 m’amenait dans cette cavité. Du coup j’avais pas regardé l’accès à l’époque et comme on a cherché l’entrée de nuit cette fois-ci, bah on a galéré pour le retrouver. Toujours dans l’ancien réseau de l’Ibie et à quelques dizaines de mètres de Chauvet, c’est une jolie cavité avec 2 puits faciles à équiper. La cavité fut aménagée pour le tourisme et il reste quelques traces qui ont été depuis démontée. On a été rejoint par le MECET pour cette balade bien loin de leur Moyen-Orient habituel. Quelques jolie concrétions massives à l’entrée et plus fines vers le fond.

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Aven Chazeau

On quitte le plateau des gras pour ne pas aller bien loin sur la route de saint Remèze. Balade rapide avec Nico juste après la visite de la grotte Chauvet 2, grotte artificielle mais qui mérite vraiment la visite. J’avais fait cette cavité il y a dix ans avec Abel et ce coup-ci je retrouve l’entrée. Le puits de départ a longtemps servi de dépotoir et les locaux on fait un travail considérable de nettoyage. Contrairement à mes souvenirs où je me souvenais d’un trou propre et bien balisé, c’est un peu le carnage et je me demande si tout le travail effectué par les locaux n’aura pas eu pour conséquence de donner l’accès à des idiots.

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Aven de Noel

On retrouve l’équipe des MECET, Julie et Nico pour la balade à l’aven de Noel. On trouve la cavité sans soucis, on a la clé d’accès et on équipe en parallèle de l’équipement présent les puits d’entrée. Le puits d’accès donne quelques émotions à plusieurs membres du groupe. En bas ça n’a pas l’air trop gazé et on fait les galeries majeures de la grotte excepté la galerie sup, on trouve même la chauve-souris calcifiée. A mi-balade les MECET repartent et on finit l’explo et le déséquipement en petit comité.

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Estevan Barbette

On avait été averti et on a pas été déçu. C’est étroit, c’est pas très long et c’est très beau. On pose la corde pour descendre et on attache nos baudriers pour les remonter après la sortie. On balade dans le réseau, impeccablement balisé et comme on est des boulets, on a pas pris la topo. Du coup on teste tous les diverticules, on voit des concrétions de folie dans tous les sens. On se fait gazer à moment donné, on pinaille et à force de tout tester, on finit par trouver la jonction avec Barbette et son laminoir d’une dizaine de mètres, vraiment très étroit. De l’autre côté c’est tout pillé, c’est pas beaucoup plus large et on sort rapidement. Une belle surprise!

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Avec des Pèbres

Même secteur, toujours avec Nico. On sort de la voiture sous les coups de fusil des chasseurs. Ceux qui me connaissent savent que je n’ai rien contre les chasseurs mais là c’était une zone de guerre. Un tir toutes les 5 secondes dont certains pas bien loin. On marche en direction de la cavité en gueulant et en faisant un max de bruit pour pas être confondu avec un sanglier en VTT. On trouve heureusement l’entrée sans difficulté et on équipe les puits jusqu’à la grande salle déjà bien belle. On réalise vite que c’est bien gazé et qu’il faudra balader tranquillement. On accède au réseau supérieur encore plus beau et on cherche l’accès au petit théâtre, encore plus beau que beau. C’est le festival et je me demande bien ce que l’on est allé faire dans les trous des jours précédents. On ne trouvera jamais les escalades, peut-être la prochaine fois. On reviendra!

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Traversée Grégoire – Fée

Une belle classique pour finir cette séquence de balades souterraines réparties sur deux mois. On cherche pas mal l’entrée, on équipe avec la drôle de sensation de retirer la corde et de se demander si on est au bon endroit. On lit la topo scrupuleusement en pensant aux nombres d’explorations qui ont dû avoir lieu dans ce réseau qui part dans tous les sens. On se perd quand même un peu mais on finit par trouver la dernière main-courante pour s’échapper sans nager dans l’eau glaciale de la Cèze en hiver. Retour à la voiture sous les dernières lueurs du jour et la neige qui allait clôturer cette semaine.

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