Le récit de la sortie
On pensait pas qu’un nom pareil pouvait être aussi mérité et pourtant… Originellement une étroiture rendait la vie dure aux gros dans ce canyon. Depuis les crues ont arrangé le passage.
Cependant, ça a été un de nos trois canyons difficiles physiquement et moralement du trip. Il n’est pas vraiment difficile pourtant, au contraire, il est très ludique avec des désescalades rigolotes à foison, quelques ancrages naturels à trouver, de très beaux passages surprenants, des arches en pagaille.
Il représente quand même une bonne distance et pas mal de temps passé, mais par exemple, on a mis moins de temps pour Choprock ou Imlay!!! Mais dans l’absolu pour moi c’est un canyon facile.
Il a été difficile du coté humain, suite à une série de petits événements sans gravités, imperceptibles au début mais qui accumulés, mènent généralement à l’accident voir au drame. On en est pas passé loin ce jour là.
- Tout commence le matin. On se lève tôt, on se fixe une heure de départ, malgré tout on prend du retard. Peut être déjà une mauvaise nuit.
- Quand on prend la nourriture, on perd encore du temps. Ce sandwich ou un autre? je change? Désolé on a pas le temps ce jour là.
- Sur la marche d’approche, prendre des chemins différents alors qu’on se suit, se perdre, se retrouver, repartir. Et ce, plusieurs fois.
- Ne pas boire l’eau parce qu’elle a un gout chloré, se rincer la bouche, penser qu’on tiendra la journée comme ça.
- S’apercevoir que le sandwich est trop épicé, ne pas le manger
- Ne pas appréhender les obstacles de la manière la plus économe, forcer, se fatiguer
- Puis vient le chemin du retour, au soleil, sans avoir bu, mangé, fatigué
A ce moment il est déjà trop tard. Il faut faire des choix sans solutions. Donner son eau qui ne sera pas bu car chlorée alors qu’on en a besoin ou la garder et s’enfoncer quand même dans une situation de plus en plus critique.
J’en serai bon à courir de nuit, seul dans le désert pendant une ou deux heures, prendre tout ce qui est buvable à la voiture, revenir en courant de nouveau, combattre cette déshydratation qu’on a vu venir, puis marcher des heures encore pour rallier la voiture. épuisé moralement pour certains, physiquement pour d’autres. Autant dire que ce soir là on était pas très enjoué à notre retour et qu’on s’est pas fait prier pour aller dormir, je crois sans manger pour la plupart…
Misery est pourtant un très beau canyon. J’y retournerai avec grand plaisir, mais surement pas de cette manière là!!
Bel encaissement
cascade 5 mètres, 20 mètres de corde jusqu’à l’ammarage
bain rafraîchissant par 38°c!!
Quand il n’y a pas d’ancrage, il faut les créer.
sources chaudes à la fin du canyon
Fiche Technique |
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Massif |
Zion |
Bassin |
Parunaweap River |
Accès véhicule |
De springdale prendre la route de mount Carmel. Entre le petit tunnel et l’entrée est du parc. Le parking n’est pas facile à situer sans mesurer la distance au compteur de la voiture. Il faut compter 0.750 miles depuis l’entrée est du parc et 10.5 miles de l’entré ouest à Springdale. Se garer au mieux et observer au sud un vallon rectiligne avec Checkerboard Mesa sur la gauche |
Approche |
2h Remonter le vallon sec plein sud. Il faut contourner le fond par les rives plusieurs fois. Monter au col. Du col descendre dans un premier vallon qu’on quitte rapidement, longez sur la gauche les falaises jusqu’à arriver dans un paysage très ouvert. Rester sur le chemin principal, quelquefois dur à suivre, dans le doute prenez plein est. Traverser un premier vallon, puis un deuxième. Quand vous serrez sur un gigantesque slickrock (dalle rocheuse) en forme de dune vous dominerez la west fork. Vous avez plusieurs solutions :
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Descente |
4h + ou – 6 rappels selon aisance en désescalade. Le canyon commence par un rappel et un encaissement très fort avec quelques bassins à nager et des belles arches naturelles, puis se réouvre dans un milieu ouvert. Il se referme après et ainsi de suite. Certaines cascades ne sont pas équipées, il faut utiliser une partenaire comme ancrage puis l’aider à descendre ensuite, c’est très ludique et convivial. A noter que certains locaux contournent certains encaissements où l’eau reste. Après la confluence avec l’east fork, on rencontre un rappel dans une zone délité où il vaut mieux ne pas rester. Ce serait d’ici que vient le nom du canyon avec un bloc qui créait une chatière problématique, maintenant ça passe bien. On arrive assez vite à un encaissement très obscurs avec deux arches successives. L’eau se met à couler de manière pérenne mais ne la buvez pas, elle est soufrée!! D’ailleurs la source suivante est chaude!! Une fois dans la rivière Parunaweap, suivre vers l’aval pendant une dizaine de minutes jusqu’à une grande plage de sable sur la droite. Ce passage peut être très problématique en cas de fort débit!!
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Retour |
3 à 4 h N’oubliez pas de remplir vos camelback et de boire parce que le retour est long. Il faut remonter par quelques pas d’escalade pour sortir de la gorge puis suivre un chemin bien tracé jusqu’à celui pris à l’aller. Si vous perdez la trace, faites quelques pas en arrière et cherchez les cairns!! Courage c’est bien long. |
Longueur corde à simple |
15m, prenez un peu plus!! |
A savoir |
Pas de permis, vous êtes en dehors du parc. Ne sous estimez pas la longueur de la course, il y a un très gros déplacement marché!! prenez de quoi purifier l’eau de la rivière, attention l’eau soufrée a un sale gout, prenez en amont sur la rivière parunaweap |
Risque de crue |
très fort!!! possibilités de remonter assez facilement sur le chemin de retour entre les encaissements. |
Equipement |
soit très bon (goujons de 12mm!!) soit inexistant, quelques amarrages naturels, quelques ancrages pourris. C’est varié!! |
A emporter |
matériel habituel, canyon assez aquatique mais combi facultative si il fait chaud. Partez léger pour compenser le retour. |
Cotation US Cotation Française |
3/B/III
2/2/IV |
Liens |
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Intérêt |
3.4/ |
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