Le dévenson, un cirque de falaise avec une crique presque inaccessible, un calcaire blanc torturé bien raide qui héberge quelques unes des voies d’escalade mythiques des calanques. Un cadre qui donne à rêver, une page ouverte de l’audace des anciens, de l’intuition des ouvreurs actuels, un privilège de toucher ce rocher qui risque d’être à terme interdit en tant que réserve intégrale du parc national. Enlever une part d’histoire de ces falaises pour en faire un sanctuaire visible uniquement par les bateaux touristiques, je trouve ça dommage. De mon avis c’est privilégier la consommation des « promènes couillons » motorisés à la liberté d’aventure d’une minorité grimpante.
Pour y avoir fait ma première voie là bas, j’ai envie d’y retourner, faire d’autres classiques à mon niveau et rêver en voyant les voies dures, faire ça avant qu’on nous l’interdise. Je pense pas qu’il y ai beaucoup de monde qui aille là bas. Le rocher n’a pas été patiné depuis les premières ouvertures vers 1940, On trouve peu de points, le rocher est souvent instable. La vue est tout bonnement époustouflante. Un paradis…
Le devenson en soi est une aventure, pas forcément dure ni extrême, mais marquante. On commence par des chemins balisés facile puis une descente quelquefois exposées dans un couloir ébouleux. On cherche l’itinéraire bien balisé qui traverse audacieusement au dessus de la mer pour se retrouver au pied des parois à chercher l’attaque des voies.
On avait prévu initialement de faire la grande arête, mais après une tentative sans moral au dessus de clous rouillés dans un niveau qui me semble bien plus dur qu’annoncé, on a rebroussé chemin et on s’est dirigé vers la cheminée qui était initialement notre plan de secours. La première longueur se déroule bien, mais pour du 3, il y a quand même deux pas de 4+… Kev n’a pas le moral aujourd’hui et du coup je me ferais toutes les longueurs en tête notamment la fameuse seconde longueur considérée comme dure pour du 6a… Je tiens à préciser que oui c’est du 6a mais qu’il faut passer un dévers prononcé avec le sac à dos, la quincaillerie au baudrier pour un pas sans retour qui fait un peu peur quand même. J’avoue j’ai utilisé mes sangles pour passer en artif… La voie est copieusement équipé de lunules, il y a pas mal de pièges à friends et il reste quelques spits survivant du dés-équipement survenu après un équipement un peu trop abondant. Mais sur ce pas, j’aurais bien aimé qu’on laisse le spit du dessus, la lunule est un poil loin…
Une fois passé ça, le reste de la voie déroule bien. c’est du 4+ pas évident, mais les seules difficultés seront de gérer le sac à dos au passage des boyaux. le reste est carrément bien sécurisé avec des lunules abondantes!! C’est assez marrant de faire une escalade intérieure avec finalement du vide imposant sous soi, de cheminer tantôt en spéléo, tantôt en renfougne délicate, tantôt en opposition avec du gaz dessous. A chaque relais on regarde à coté et devinont les autres voies, ça doit sacrément ambiancer et ça donne envie de revenir.
L’avant dernière longueur est la plus atypique. après un départ cheminée en grand écart et une renfougne aisée, on rentre encore dans un boyau qui se réduit jusqu’à faire douter du cheminement. Et quel boyau!! totalement en aragonite, on grimpe en se tenant à du cristal ambré dans une couleur irréelle jusqu’à une fenêtre. Là c’est un bon moment de galère, enlever le sac, l’attacher, le passer devant soi pour sortir tête première sur une petite terrasse suspendu 150 au dessus du vide, trop bon!!! et déconseillé au fortes corpulences…
Une fois sorti de la voie, on suis un peu la crête pour se dire qu’on a touché à un rêve et qu’il faudra revenir un jour… Si on aura encore le droit de vivre une aventure dans un cadre exceptionnel…. à méditer…
c’est facile c’est par là.
c’est là, il y a une cordée en face
si, regardez bien.
une petite chaine dessus un couloir gazeux.
c’est le chemin, pour de vrai.
En bas c’est toujours aussi classe.
On a pas de photos de la loose du début de journée, à mon avis on a pas trouvé la bonne attaque de l’arête, du coup on a changé de programme. Ici c’est la seconde longueur de la cheminée, là c’est la misère du crux où j’ai bricolé longtemps le temps d’arranger les sangles emmelées, réaliser qu’il n’y a pas assez de dégaines et profiter du bonheur de faire le saucisson dans l’air.
Rocher hallucinant
La vue depuis le second relais, il y a pire…
Une longueur facile mais surprenante
Tout bien protégé sur des lunules.
Vue du troisième relais.
Kéké qui misère dans du 4
suivez la corde…
la cinquième longueur est hallucinante, un toit d’aragonite à franchir avant de disparaître dans un boyau fait du même cristal…
en plus ça déverse doucement, toujours dans du 4 pas évident.
de beaux pitons
On rentre par là dans les cristaux
et on ressort par là, les gros s’abstenir….
septième et dernière longueur plus classique et c’est le haut
ça c’est là où on aurait du sortir de l’arête, c’est beau aussi…
Le dévenson vu de l’autre coté à la croix de gasquet, on voit bien l’arête et on devine la cheminée au milieu
J’aimerais tant pouvoir revenir sans qu’on nous l’interdise…
magiques tes photos, guigui
WHAOUHH! WHAOUHH! WHAOUHH! JE VEUX Y ALLER !!!! C’est prévu pour bientôt, je le sais; mais tes superbes photos rendent impatient. De la renfougne pour petite vipère :tout à fait une voie pour moi!! mm
sublime !
content de voir que je ne suis pas le seul à avoir sorti les sangles en L2… 😉 J’ai aussi failli rester coincé dans la première étroiture négociée un peu trop à droite… Magnifique on est tous d’accord!