Douter avant de partir, est ce que cette neige va être skiable?
Il y a des jours où on aimerait sortir mais on ne peut pas et il y a des jours où on peut sortir mais les conditions ne sont plus là.
C’est la réalité de la montagne, il faut savoir attendre, se contenter des conditions, savoir renoncer aussi. Ça fait parti du jeu.
Là il a beaucoup neigé, il n’y a pas eu beaucoup de vent ensuite, les températures sont restée froides. Je m’attendais à trouver de la neige correcte mais pas à ce point là. retour sur 4 jours bien réalistes de la pratique du ski de rando.
J1 : Montée prévue au Mounier.
On attaque depuis Beuil ce qui permettra d’avoir plusieurs options de descente. après une montée dans un vallon on attaque la ligne de crête. Autant dire qu’elle est pelée, plus haut c’est des champs de grattons qu’on traverse. On avance tranquillement vers stèle-valette afin de suivre la crête mais le vent de nord nous glace sur place. On fait demi-tour dans le vallon, repeautage 10 minutes plus tard re-dépeautage 10 minutes encore plus tard et on poursuit la descente vers le col des moulines et Beuil à travers les champs de grattons rencontrés à la montée, juste insupportable. Puis au moment de plonger dans le vallon, une neige moquette inattendu nous donne l’occasion de faire de belles courbes à fond. Bref pas grand chose à se mettre sous la dent.
Leçon n°2 : ne pas subir
leçon n°3 : régale toi
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J2 : pleine lune au Rent.
Contrairement à ce que je pensais, il y a de la poudreuse, le vent n’a donc pas fait son oeuvre ici. On monte jusqu’au sommet, il fait pas trop froid, la vue est dégagée à des dizaines de kilomètres. Combiné à la pleine lune, ça donne un aspect mystique. A la descente il s’avère que la neige tombée est tout bonnement extraordinaire, poudreuse en surface puis de plus en plus dure vers le fond, on lâche des courbes entre les mélèzes à des vitesses peu conventionnelles, surtout de nuit!! un bonheur rare que j’ai pas rencontré souvent malgré mes nombreuses visites sur cette petite pente.
leçon n°4 : ouvre les yeux
Leçon n°5 : profite de l’instant présent
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J3 : Courradour.
Avec la descente de la nuit précédente, on pensait que le Courradour serait aussi bon. Distant de 5 kilomètres mais exposé sud, la neige avait déjà transformée avec une croûte de surface bien piège (quoi croûte = piège : pléonasme?). Bon on va pas se plaindre, on a fait 650m de déniv de neige fraîche Mais bon fallait être attentif, ne pas trop appuyer sur les carres et quand c’était le cas, bien se mettre en arrière, inesthétique mais efficace…
Leçon n°7 : écoute, respire
Leçon n°8 : profite longtemps
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J4 : Sanguinière.
On pensait avoir les cuisses mortes et en fait ça allait bien. Dès la forêt de départ on se doutait que ça allait être bon, mais on imaginait pas que ça allait être aussi orgiaque. Au plus on montait au moins la neige était bonne à cause du vent mais à la re-descente une fois que ce dernier n’avait plus d’action sur la neige, on aurait pu s’imaginer dans de fameuses vidéos filmés en embarqué. A sauter de bosses en bosses ou à faire des virages à une vitesse à la limite du doute. Comme si la neige était complice de ce qui se passait et refusait qu’on tombe, en nous donnant en plus l’inspiration pour aller au delà de ce qu’on a déjà fait jusqu’à maintenant. Bref session mémorable.
Leçon n°9 : choisi ton chemin futur
Leçon n°10 : choisi les règles du jeu
Voilà comment on peut trouver quatre conditions différentes à 10km d’écarts chacune à un jour d’intervalle. Et voilà aussi pourquoi je me dis que j’habite dans une région extraordinaire. Tout ça est à 30 minutes de la maison…