Il y a les bonnes sorties et il y a LA bonne sortie. J’ai déjà écrit un article du genre mais je ne le retrouve plus alors je me recolle à l’exercice de genre. Qu’est ce qui fait une bonne sortie? Pas forcément l’exploit sportif ni les conditions parfaites mais peut être juste une ambiance, une lumière, des conditions qui réunies donnent une émotion différente et rare. C’est la sortie qui, même rentré chez soi, donne envie de suspendre le temps pour pouvoir en profiter encore un peu plus. Quand cette sortie est partagée, le plaisir est encore plus grand.
Qu’est ce qui a changé sur cette sortie de jeudi? Rien de spécial. On est parti tard, on a botté à la montée, on a pas eu la caisse, la descente avait que trop de plats, on a pas eu le temps pour une seconde bière. Et pourtant quelle émotion arrivé sur la crête en voyant ce paysage immaculé à perte de vue. Quelle sensation de faire le premier virage dans cette combe pour sentir sous ses pieds une neige surprenante. Quel plaisir à être surpris tout simplement, comme si le destin avait décidé que CE jour là allait être riche.
Partis d’Estenc via les pistes de ski de fond, on a suivi ensuite des traces chiantes de raquettes avant de récupérer les rails des skieurs de rando qui doucement disparaissent aussi. Sortir de la trace des prédécesseurs pour faire la sienne, pousser jusqu’à la remise en question dans une pente fuyante, finir aux crampons, en chier pas après pas, à écouter son cœur battre trop fort et lever les yeux face à l’immensité surprenante. Se dire qu’on est au milieu de nulle par et pourtant si près de tout. La pente sud partant sous le sommet est superbe, juste la pente parfaite pour lâcher à fond. En bas c’est plat mais ça glisse toujours. A la fin la neige est aussi défoncée qu’un hors piste de station mais on s’amuse quand même. Même la dernière pente avant de déchausser sera encore bonne. Bonne idée que ces 3 derniers virages.
La bonne sortie.
[…] topographiant ou faisant de la première. Je ramène David sous terre, mon équipier Pugetois de ski de rando que j’avais initié à la spéléo l’an […]