Première cavité de notre séjour sarde, su Clovu est une grotte qu’on avait gardé en plan de secours. En effet son parcours est relativement court et sans grande difficulté. On y était déjà allé l’an dernier et avions fait demi-tour à l’entrée de la salle dei giacchi pour cause de journée à rebondissement. Cette fois ci on sait où passer, on prend une corde pour faciliter le méandre et on a du temps devant nous.
C’est la première cavité d’ampleur trouvé sur le Supramonte de Baunei et elle est l’exemple type des réseaux d’ampleur du plateau comme su canale, lovettecanas et murgulavo. Leurs spéléogénèses sont plus ou moins semblable et la karstologie aisé à comprendre.
En gros le socle est granitique, avec une couverture sporadique de sédiments d’érosion (galets, sable, débris). Par dessus on trouve des dolomies et du calcaire qui se sont accumulés au fond de la mer il y a longtemps. Puis tout est remonté et s’est incliné vers la mer et l’érosion a mis à nu le granit vers les sommets. L’eau de pluie ruisselle donc gentiment jusqu’à butter contre les autres roches. Ces dernières solubles et fracturées absorbent l’eau qui continue son travail d’érosion principalement dans les sédiments fragiles libérant de grands volumes qui finissent par s’effondrer puis à se creuser de nouveau. Quand au calcaire, il subit une dissolution en surface et précipite arrivé dans ces grands volumes ventilés au plafond de dolomie et au parterre de granit, en formant de splendides concrétions.
On accède facilement via un réseau de piste non loin du croisement de la codula di luna. Le poljé est évident, il suffit de suivre le passage possible de l’eau (actif au printemps, terrible lors des crues) pour butter contre la barre de dolomie. L’entrée s’ouvre quelques mètres plus haut dans une trémie. Une fois cette dernière franchie, on tombe dans un méandre qui perd vite du dénivelé. Il est pratique d’utiliser une corde de 30 mètres et quelques amarrages naturels pour sécuriser les deux puits successifs menant à la rivière. Rapidement on butte sur une seconde trémie où faut quitter la rivière mais pas trop pour pas se perdre. Le passage n’est pas évident à trouver et assez étroit. Ensuite les volumes sont grands et la progression assez aisée. On longe la rivière, c’est très concrétionné. Arrivé devant une troisième trémie où il serait dommage de faire demi-tour comme nous l’an dernier car même pas cinq minutes plus loin on entre dans la grade salle finale. Cette salle est superbement concrétionnée avec un plafond de fistuleuses de grande taille. On retrouve tout en bas la rivière qui butte sur une nouvelle trémie encore infranchie.
Le poljé et la perte sous les barres
Le méandre d’entrée.
La rivière et les traces évidentes de l’évidage du remplissage.
La grande salle
des détails quand on va fouiller les recoins de la salles.
Une bonne cavité à noter pour découvrir le secteur.
[…] sa voisine Su clovu, Lovettecannas est creusée par une rivière active issu d’une perte de poljé. Cependant […]