Tignalga
Dernière journée de canyon à Garde. la fatigue se fait sentir et l’enthousiasme n’est pas flagrant. On décide de faire Tignalga tous ensemble alors que j’affronterai les 3 kilomètres de collecteur glissant tout seul afin de rejoindre le hameau de Campione au bord du lac.
L’avantage c’est qu’en dix minutes on est au départ du canyon depuis le gite. Tignalga commence très fort avec un bel enchaînement de verticales arrosées et bien sculptées, l’ambiance est prenante. La suite bien qu’intéressante a moins de caractère jusqu’à la dernière belle cascade de 65 mètres qui donne quelques émotions.
Campione
On arrive dans le collecteur de Campione, le débit n’est plus du tout le même, l’adhérence non plus. Le groupe continuera jusqu’au pont de pierre dans une gorge large sans grand intérêt. Ils sortiront par une via ferrata forte en émotion où la chute guettait.
Je continue donc tout seul, j’adore cette sensation de solitude permettant de se recentrer sur soi-même, sur ses émotions, se laisser porter par ses pensées. Pas que les pensées d’ailleurs, l’encaissement ne cesse de se refermer tandis que le courant devient de plus en plus fort. L’ambiance est au bruit sourd et à l’écume à perte de vue. Heureusement ou malheureusement il n’y a pas suffisamment d’eau pour nager, et la lutte est dans l’équilibre précaire entre le courant et la non-adhérence du rocher. L’ambiance s’apaise finalement et j’arrive dans un lac qui reverse l’intégralité de son eau!! Là j’envisage de prendre le chemin pour réchapper, mais un second barrage capte presque toute l’eau. Je rentre donc dans la partie basse bien sculptée et me prend à rêver d’un encaissement comme ça jusqu’à la fin. Ça ne durera que trois cascades avant de s’ouvrir sur un champ de blocs. La fin se fait au bord du lac et des véliplanchistes. Contraste saisissant avec l’austérité précédente.
Le temps de me changer, me poser au bar et commander une pina colada, je constate que la sortie de mes équipiers a été épique. Les vacances à Garde se finiront au soleil à attendre la navette.
Bilan d’une semaine au bord du lac de Garde
En fin de compte que vaut le lac de Garde pour le canyon? Une destination d’intérêt moyen à mes yeux. Des canyons souvent court, d’un intérêt inférieur à ce qu’on trouve dans les vallées voisines de Chiavenna, du Tessin ou du massif des Dolomites. La pollution des eaux ou par des déchets est fréquente et récurrente pour peu qu’on soit proche d’une route ou d’un village, ce qui est le cas pour la plupart des canyons. Ce secteur n’est pas sauvage du tout avec des hébergements construits de manière anarchiques même loin dans les massifs, le bivouac est déconseillé.
Vu comme ça le tableau est sombre, il a quand même de bons cotés!! Ce secteur est en condition tôt avant les autres vallées grâce à des altitudes modestes. On trouve assez facilement de quoi se loger à des prix raisonnables, de bons restaurants aussi. La vue est souvent splendide sur le lac. C’est un très bon endroit pour passer une semaine d’activité en alternant vélo (à louer sur place à riva de Garda), escalade (des dizaines de falaises équipées), farniente à la plage, voir sport de vent (kite, planche à voile, voilier) pour les aficionados. Au top pour des vacances, moins pour un trip canyon.
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