Lors du creusement des canyons, certaines bases de cascades forment des marmites aux bords verticaux. C’est bien souvent des endroits propices aux sauts et la plupart du temps on ne remarque jamais ces formations.
Cependant quand le niveau d’eau baisse parce que le canyon sèche ou parce que l’eau s’échappe par une faille voir un siphon, la sortie de ces bassins devient vite problématique. Le canyoniste est alors piégé sans pouvoir atteindre en escalade libre le seuil de la cascade suivante.
On parle alors de marmite piège en France, de marmita trempa en Espagne ou de keeper pothole aux états-unis.
Ces obstacles sont signalés dans les descriptions lorsque le franchissement est vraiment problématique. Exemples en photo : Rio-sec, Little Baker, Otin, Portella, Estrets
Exemples
- Otin-Guara-Espagne
- Consusa-Guara-Espagne
- Valfiguera-Catalogne-Espagne
- Portella-Crete-Grece (siphon)
- Murdarit-Tirana-Albanie
- Bogovë-Berat-Albanie
- Imberguet-Alpes Maritimes-France
- Rio-sec-Alpes Maritimes-France
- Good day jim-Lake Powell-Utah
- Poe -Lake Powell-Utah
- Quandary-San Rafael Swell-Utah
- Imlay-Zion-Utah
- Neon-Escalante-Utah
- Bianca-Piémont-Italie (sous tirage)
- Orbisi-Sardaigne-Italie
- Aua di Mer-Grisons-Suisse (siphon)
- Turnigla-Grisons-Suisse (siphon)
Techniques de franchissement du premier de cordée
Heureusement le canyoniste est imaginatif, sinon des centaines de personnes seraient encore coincées dans ces pièges. Cependant ça demande un peu de matériel, un peu de condition physique et surtout de l’anticipation en amont. Si un groupe doute quand à sa capacité à s’échapper d’une vasque piège autant attendre que le bassin se remplisse aux pluies suivante ou d’y aller avec un équipier connaissant le problème.
évitement
Il s’agit de la technique couramment utilisée. Quand il est possible, il vaut mieux éviter de rentrer dedans. On peut penduler sur une rive, utiliser des déviations si il y en a, suivre une main courante si il y en a, passez en opposition au dessus ou carrément passer par les rives.
Exemple : Imberguet, Aua di Mer, Bogove, Portella
courte échelle
Quand il n’y a pas le choix et que le groupe est obligé d’aller dans le bassin, la technique la plus aisée est de faire la courte échelle à ses équipiers. Le bassin ne doit pas être trop profond et les équipiers en condition physique normale.
Quand le bassin est plein d’eau, il est possible d’utiliser les sacs avec les bidons étanches comme point d’appuis. Certains utilisent même des bouée gonflables. La difficulté est clairement augmentée sans appuis au sol.
Il peut dans certains cas être possible de ramener des embâcles depuis l’amont afin de s’en servir comme d’échelle de branche.
exemples : Quadary, Imlay, hedless hen
sac en contrepoids
Quand le bassin n’est pas trop long avec un aval suffisamment raide, il est possible de jeter le sac à l’extérieur et de s’y tracter. Cette technique demande un sac suffisamment lourd; les américains lestent avec du sable; suffisamment de friction ; mieux vaut descendre totalement dans le bassin que tirer à niveau. Il est possible de jeter plusieurs sacs.
Info à noter, cette technique marche mieux si vous attachez le sac avant de le lancer…
Dans les cas les plus extrêmes, il sera possible de remonter aux bloqueurs d’ascension (jumar), en douceur et avec un parage des équipiers si le sac venait à glisser.
exemples : Poe, Imlay, good day jim
lancer de corde
Variante de la technique précédente qui consiste à faire un nœud avec plusieurs boucles et à le coincer dans une faille de rocher ou dans un tronc d’arbre afin de s’y hisser. Pareil, soyez pragmatique en ne tirant pas sur un embâcle bancale. Cette technique est applicable dans de nombreux cas, on y pense pas souvent.
exemple : Choprock, Imlay
escalade artificielle
Quand aucune des techniques précédentes n’a fonctionné, il est temps d’utiliser les grands moyens.
La technique la plus rapide qui demande beaucoup d’anticipation consiste à accrocher sa corde à un crochet d’escalade artificielle et à une tige. Cette tige peut être une sonde d’avalanche, un arceau de tente, un bâton de marche ou une branche longue. On pose alors le crochet sur un rebord crochetant et on remonte aux bloqueurs tout en douceur dessus. Testé et approuvé mais sueurs froides assurées.
exemple : Rosenlaui pour atteindre un relais glacé
La seconde technique consiste à utiliser des points en place et à y grimper en A0 c’est à dire se hisser via une pédale ou un étrier, se longer sur le point et accrocher sa pédale sur le point suivant.
exemple : Bianca, Orbisi
La troisième technique est un savant mélange des deux précédentes. On pose les crochets dans des trous naturels ou forés au tamponnoir et on se hisse délicatement. Angoisse absolue!
exemple : Imlay, Rio sec quand il n’y a plus la corde.
Passage du reste de l’équipe
Tout dépend de la configuration et des possibilités ou non d’ancrage. Chaque marmite piège aura sa spécificité
Hissage
Si le groupe est descendu dans le bassin et que la pente n’est pas trop rude. L’équipier resté en haut peut tracter le plus léger resté en bas. Ensuite les deux se mettent ensembles pour tracter le plus léger restant. Le plus lourd étant tracté en dernier par tout le groupe. Ambiance rigolade assurée!
Mouflage
Variante du précédent mais avec une pente trop raide pour hisser les équipiers en force. Il faudra donc moufler en technique crevasse.
L’ancrage pourra être métallique si présent, naturel si on trouve un arbre, une lunule ou des rochers pour créer un corps mort. ou humain à condition d’être bien calé. ça demande un bloqueur, une poulie traction et un peu de patience.
Rappel guidé
Il est souvent possible de tendre une corde depuis l’ancrage amont jusqu’à l’aval. Cet ancrage doit être irréprochable pour éviter la chute de l’équipier sur la ligne guide quand il arrivera au milieu de la flèche. Cependant un corps mort ou des équipiers longés les uns aux autres peuvent suffire pour tendre un guidé.
Exemple : Orbisi, Valfiguerra, Otin
Remontée aux bloqueurs
Je l’écrit en dernier mais ça reste un peu le B-A-BA du canyon. Dans ce cas là on fixe la corde à un ancrage; si elle ne l’est pas déjà; un équipier, un amarrage naturel et l’équipier(s) resté(s) en bas remonte(nt) soi même sur bloqueurs.
Si la corde est en place, attention à l’état de cette dernière, ne pas se suspendre aveuglément sur une corde restée peut être depuis des années.
Pose d’étrier de via ferrata
Non je rigole, ça n’a pas été fait à ma connaissance. Mais effectivement la pose d’une échelle en fixe règle bien le problème. Mais ça dénature peut être un peu l’éthique de l’activité?
De plus la présence d’étrier caché sous l’eau peu causer le coincement d’un membre générant une blessure potentielle voire d’un embâcle dangereux. Quand aux crues elles ont un bon potentiel pour réduire ces aménagement à néant laissant juste des ferrailles polluer l’endroit.
La technique à la française
Laisser la personne se démerder, faire des photos et rigoler.
Il est tout à fait possible pour moi de vous former à ces différentes techniques dans le cadre d’une journée de formation. Cette journée se déroule à l’engagement que vous soyez 2 ou 8. Elle se déroule dans un ou plusieurs canyons supports dans Alpes Maritimes comme Rio-sec ou Imberguet.
Contact : 0660969713
Alors n’hésitez pas!