résumer su palu? impossible, il y aurait trop de choses à dire, à voir. On est entrée dans cette « géante », on en a qu’aperçu la beauté et celle ci nous a déjà troublé. Su palu fait partie des gigantesques réseaux karstique sarde. Elle s’inscrit dans le réseau de la codula di luna (su spiria, bue marino) dont le développement dépasse les 70km et les sardes n’ont pas encore effectué les traçages avec d’autres grottes voisines (lovetecannas, su clovu). Il est fort probable que ce réseau géant dépasse les 100km dans les prochaines années et les jonctions restent à trouver car là il ne s’agit pas de creuser mais juste de chercher la suite dans des salles géantes.
Géante, c’est le mot qui convient. L’entrée de la cavité a des dimensions « classiques » bien que déjà grandes, dans la suite, les 1500 lumens de la scurion n’éclaireront pas toujours assez loin pour imaginer le plafond. On s’est arrêté juste avant lilliput, on y reviendra car à partir de là on rentre dans un autre monde où la spéléo devient de la marche de nuit. Et qu’imaginer de « disneyland », l’extrémité des longues balades classiques? à priori festival d’excentriques et de concrétions de rêve. J’envie les sardes qui partent plusieurs jours afin d’en explorer les moindres recoins
localisation : Il faut aller au parking de telettotes dans l’amont de la codula di luna. De là marcher en rive droite sur le chemin principal sur 700m. La grotte s’ouvre sur la droite à 10m, il y a un panneau devant, un chemin évident y monte. Il y a une nouvelle grille coulissante à l’entrée qui n’est pas sensé être fermé à clé. N’hésitez pas à demander au club spéléo d’urzulei ce qu’il en est pour ne pas vous retrouver bloqué devant.
progression : Il n’y a aucune difficultés en maîtrisant les techniques de cordes habituelles. L’équipement est en place et renouvellé. On est vite trempé mais la température et l’hygrométrie permet de sécher. Cependant il est plus prudent de garder des vêtements secs pour mettre après la voûte mouillante. Les catadioptes jaune vont à el alamein, les rouge vont vers la sortie. Faites attention à la fatigue, la progression étant aisé, il faut penser à la distance au retour. La voûte mouillante est en fait une chatière à demi inondée parcouru par un ruisseau.
le matériel nécessaire est classiquement celui de spéléo. Il peut être intéressant d’avoir un shorty, un top ou une néoprène très fine pour la voûte mouillante. Pour le reste on se mouille jusqu’aux cuisses mais c’est presque un soulagement parce qu’il fait bien chaud. Prenez un sac étanche pour passer les vêtements secs à la voûte mouillante. Le baudrier et le matériel de remontée sont nécessaire. Prenez de la marge en batterie, le temps sous terre peut être énorme. Un sac de canyon de 35l passe bien, un 55l se coince… L’acétylène est interdit.
l’organisation que j’aurais lors de ma prochaine visite sera de mettre un shorty sous ma surcombinaison dès la voiture et le baudrier sans le torse pour les rappels, ma sous combinaison dans un sac étanche. J’enlèverais la surcombi et le baudrier en arrivant au premier ruisseau bien avant d’être à la voûte mouillante et je me rhabillerais qu’après en arrivant à altaloma bien au sec avec le baudrier complet cette fois. lors du passage du white nil, pour gagner du temps je ne ne m’embêterais pas à éviter l’eau, il y a moyen de sécher à el alamein. Au retour je n’aurais plus qu’à, récupérer mon shorty mais sans le remettre.
notre journée a commencé par une courte marche depuis le parking où l’on a bivouaqué, on règle le matos et on se fraye un chemin dans les vilains blocs du départ. Deux puits et on arrive dans une salle ébouleuse. On suit les catadioptes jaune indiquant la suite. On rejoint une petite rivière avec des dimensions réduites et on tombe très vite sur la fameuse voûte mouillante à ramper qui ne fait pas envie. Déshabillage, ramping dans l’eau froide, il y a pas moyen de s’en sortir sans vraiment se mouiller, il faut même mettre la tête dans l’eau!! on se rhabille puis on continue. On fait quelques photos dans alta-loma qui est une suite de grande salles concrétionnées et de blocs éboulés. On mange à la confluence du white nil. Puis on remet les pieds dans l’eau dans une belle rivière qui s’encaisse vite à la manière des plus beaux canyons suisse. On contourne une cascade par les cordes fixes puis on continue à marcher dans une rivière devenu conséquente sans plus pouvoir éviter l’eau. Heureusement on en a qu’aux cuisses et elle n’est pas très froide. Doucement ça s’élargit et on arrive au lac. Moment magique, certains s’y baigneront, les autres mangeront dans tous les cas on est emmerveillé. On pousse à el alamein, le bivouac sur une plage de sable, je continue seul jusqu’au blue nil puis vers lilliput mais ça fait déjà pas mal d’heures qu’on avance, il faut penser au retour. Ce dernier se fera bien plus vite, on ne cherche plus notre chemin, on ne fait plus de photos, on ne se change même plus pour la voûte mouillante, on ressort, le soleil vient juste de passer derrière la montagne. On resterait bien à se reposer mais une partie de l’équipe s’en va et nous avons rendez vous le lendemain à su bentu avec Laura. Fin de journée marathon assez tard, on s’endort en repensant aux moments vécus. Une belle journée.
Premières impressions peut après l’entrée en descendant vers la première rivière souterraine
Après la voûte mouillante c’est alta-loma, c’est pas le plus beau, mais c’est là où on a fait pleins de photos
L’arrivée sur la grosse rivière souterraine est un moment magique
Le lac, gigantesque…
El alamein, son sable blanc et des volumes toujours plus grands
Toutes les photos sont de Cindy, mon appareil photo avait trop bu, il voyait flou.
Merci à Jacques Cohen, Yves des SPITS et Philippe Audra pour leurs infos
J’adore tes photos de grottes Sardes. Ca donne envie de tenter l’aventure. Jeux lumières au top dans ces salles immenses.
[…] bien délicates et assez surprenantes pour les alpes maritimes. Je pense vite à Armédia ou à Su Palu. Un balisage discret combiné au civisme des spéléos a permis protéger tout ça. Une suite […]
[…] Pour ariver au camp, vous pouvez consulter le compte rendu de l’an dernier […]