La première image qu’on voit d’Abas est généralement sa grande cascade. Que ce soit en feuilletant le topo, en consultant descente-canyon ou en bifurquant à gauche en revenant de Mesosfini. L’esprit humain arrive assez bien à deviner sur des photos que l’eau vole longtemps avant d’arriver tout en bas, mais le constater depuis la vire adjacente est encore plus magique car le panorama offert est … juste géant.
Abas est une grande cascade de 140 mètres drainant les montagnes d’Asterousias à l’aval du village de Paraninfi. C’est la plus grande cascade de Crète et elle a quelques airs de Vercors, à la différences que l’attente au relais n’est ni pénible, ni glaciale. On peut la parcourir de plusieurs manières. En prenant tous les relais, ce qui prendra un peu de temps mais assurera une ambiance prenante. On a choisi de shunter les deux relais du bas grâce à nos grande cordes afin de faire un grand fil d’araignée avec vu sur la mer arrosé par la gerbe d’eau voguant au fil du vent. Il y a pire comme idée, l’avantage est de gagner du temps mais il faudra particulièrement bien gérer les frottements.
Et comme on est de gentils pros, on a doublé les cordes pour gagner encore un peu de temps, la classe à Abas je vous dis.
Un des atouts de cette cascade est qu’elle n’est pas affreusement gazeuse contrairement à l’aspect quelle donne. On navigue d’une méduse de calcite à une autre sans jamais ressentir vraiment la dimension écrasante pourtant réelle. Le fil d’araignée est magique…
Il y a même un encaissement avant la grande…
Face au vide, époustouflé par le gigantisme du site.
La suite du canyon est comme d’habitude un peu crade avec pleins de déchets plastiques, mais l’enchaînement continu de rappels dont certains bien beaux vous fera penser à autre chose, surtout que la vue est belle tout autour.
On a eu de l’eau jusqu’à la fin ce qui est rare. La fin parlons en est des plus surréaliste. On marche dans un encaissement jalonné de lauriers rose en suivant le fil de l’eau et en se disant que c’est quand même bien beau la Crète quand tout soudain au détour d’un méandre, vous marchez dans la rue principale d’un village!! Le village est quand même loin des villages italiens en style architectural. On comprend plus facilement la dénomination « architecture anarchique » inscrite sur le topo. L’impression passe vite en voyant la plage au bout de la rue, s’asseoir et se dire qu’on est bien ici…
On est quand même pas si mal!!