Une sortie ou un voyage n’est pas réussi sans un minimum de bartasse.
Pour le lecteur parisien, la bartasse n’est pas une spécialité culinaire, mais une spécialité locale des pays du pourtour de la Méditerranée où la végétation est dense et épineuse. Ça consiste à sortir des sentiers battus pour s’enfoncer dans le maquis, le bartas. Originellement c’était les chasseurs, les ramasseurs de champignons, d’asperges sauvage qui affrontaient les genêts et autres argelas. Maintenant c’est devenu le terrain de jeu des grimpeurs, canyonistes, spéléos, vttistes et autres pratiquants des sports de nature qui redécouvrent un terrain vierge pour leur pratique.
Il faut considérer quelques points important :
- Quelqu’un sera forcément passé avant vous,
- la végétation gagnera toujours,
- l’échelle d’espace-temps n’est pas la même et faire quelques mètres peut vite prendre du temps.
- Cette pratique est plus proche du masochisme que réellement épanouissante
- vous y rencontrerez plus de sangliers que de jolies filles
Suite de notre voyage à Oman. On a fait deux belles sorties majeures qui sont la traversée 7th hole et le wadi Tiwi. Là on a vraiment besoin de repos et de journée « off ». Bien évidemment tout le monde réclame une journée calme mais personne n’est capable de rester en place. Alors direction le Wadi Bani Khalid pour de la baignade avec option spéléo.
Rapidement les spéléos spéléotent et les baigneurs tournent en rond et veulent aller voir autre chose que se reposer au bord du wadi avec de l’eau à 30°.
Aussi incroyable que ça puisse paraître, je suis donc le seul à profiter de cette demi-journée de repos à dormir sur les cailloux et à me baigner habillé, pays musulman oblige.
Le soir on se retrouve dans les dunes de Wahiba avec l’impression d’être seuls au monde, juste entourés de traces de vipères des sables. Le lendemain c’était juste une blague et il y a du monde partout, impossible de se cacher pour la mission matinale. On rejoindra les contrefort du Djebel Akdhar pour explorer des grottes indiquées par Khaled. On rencontre sur place le berger du coin qui nous accueille comme des rois, il nous amène le pas léger jusqu’aux grottes. Juste chaussé de sandales et de la tenu traditionnelle, il vole au dessus des rochers coupant alors qu’on sue et qu’on peine à bien poser nos pieds dans ces éboulis pourris. Le local maîtrise toujours son terrain.
Après une visite des grottes avec quelques détails historiques bien intéressant -surtout avec Philippe comme scientifique- on reprend la route de nouveau pour accéder au versant opposé de la montagne. Il ne reste plus qu’un jour avant l’avion et Khaled nous a parlé d’un canyon fraîchement ouvert, la suite pour bientôt!
La bartasse à Oman, c’est sortir des sentiers battus, heureusement avec moins de buissons!