Cette année 2022 aura été bien particulière, après être sortis de la pandémie de 2020, voilà que la guerre en Ukraine commençait avec un lot de conséquences dont la plus évidente aura été une flambée des prix remarquable. 2022 aura aussi été marquée par une grosse poussée du dérèglement climatique avec un sécheresse hors norme et une douceur malheureusement trop étalée dans l’année avec des séries de records de haute température. Un bien triste constat qui pousserait à arrêter de vivre pour freiner l’évolution des choses et se sentir un peu plus en sécurité. On a fait un choix différent, voyager quand même, mais plus lentement, plus longtemps, c’est dans cet état d’esprit qu’on a pris le ferry avec le minibus bien chargé : kayak de mer, vélo de route, matos de canyon, spéléo et paddle.

C’est la troisième fois que je retourne sur l’île et je souhaitais vraiment prendre le temps. Mes derniers séjours étaient tellement calibrés qu’on faisait que des belles réalisations en finissant sur les rotules et en ne profitant réellement pas vraiment à courir après l’objectif suivant. On a débarqué à Porto Torrès et on a fait un 8 dans le sens horaire avec deux passages dans le Supramonte. Je vais décrire ce trip par activité et non pas jour par jour pour tenter d’expliquer l’état d’esprit multisport qui nous plait tant.

Un point clé aussi de ce voyage était la rééducation de Julie qui sortait d’une opération de l’épaule. Pour toutes les activités, c’était pour elle la reprise, la vrai.

Le canyon

Je n’ai pas été surpris en voyant tout très sec après la sécheresse et en connaissant déjà l’île. Le programme canyon était globalement allégé. 5 jours de canyon

Pitrisconi : Voilà, un beau classique que j’aime faire à chaque passage sur l’île, situé pas très loin des belles plages de San Téodoro et avec un bivouac très agréable au départ, c’était le premier canyon du trip après quelques jours de paddle et de kayak. Cette année le niveau est très bas mais la descente reste vraiment belle. La météo était changeante et la pluie devait tomber l’après-midi, ce qui nous a fait partir très tôt. On devait être probablement à 8h dans l’eau et on a vu personne pendant longtemps. A la sortie habituelle, on décide de continuer encore quelques cascades avant de remonter rive-droite pour récupérer le chemin. L’eau est douce, on prend le temps et on savoure. Le retour se fait en butinant lentement, avec la sensation de ne pas avoir besoin de courir. On croisera un autre groupe en arrivant au départ. 3 guides encadrent un groupe de 20 ou 25 hollandais ou allemands sans combis qui ne font que les rappels du départ. Je me pose la question : « Est ce que je fais bien le même métier? » Je n’ai pas la réponse.

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Badde Pentumas

Un beau morceau de canyon sec du Supramonte. Doro, le guide spéléo du refuge m’a indiqué un chemin pour monter droit au dessus de Sa Ocche et ne pas faire la petite navette permettant de monter moins raide. Ce jour là il a fait bien chaud et la montée, même si elle est belle, aura pas été loin d’être une bavante. Le chemin, qui n’en est pas un d’ailleurs, permet de gratter une grosse demi-heure et de parcourir de beaux morceaux de lapiaz dominant la grotte de Su Bentu.

La vue au départ est franchement classe et le canyon carrément intéressant même si à sec. Les rappels s’enchainent et la course a une vraie ampleur. Quand on regarde l’altimètre, ce dernier a du mal à descendre aussi vite qu’on pense. On devine quelques formes souterraines par endroit qui seront confirmées par Doro, Badde Pentumas ayant des pertes allant vers Su Bentu qui n’ont pas été jonctionnées.

On arrivera en même temps que la fin de nos bouteille d’eau au pied de la via ferrata qui domine la fin du canyon. Une belle aventure surement pour laquelle on reviendra peut-être lors de notre prochain voyage.

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U forru

Quelques jours après on bascule côté sud du Supramonte dans le Gennargentu. Ce petit massif très sauvage n’est parcouru que par quelques routes et pistes en mauvais état et donne envie de le découvrir à pied en suivant son instinct. On est venu que pour faire un canyon et on se dit que ça vaudrait le coup de rester encore plus longtemps qu’un mois pour vraiment découvrir. On arrive en début d’après-midi, on fait la sieste (le matin on a randonné le sommet de la Marmora, point culminant de l’île). Le soir, l’ambiance est douce, pour ne pas dire chaude et l’envie d’aller à l’eau nous motive à prendre les sacs pour faire la marche d’approche jusqu’au canyon. Arrivé au départ, on voit un van d’allemand qui arrive en même temps et cherche le départ du canyon, des canyonistes? Quelques minutes après on réalisera que c’est des nudistes dans une situation à mi chemin entre le comique et le malaise en passant par la peur de les voir tomber d’une cascades en voulant nous suivre nus comme des vers. La suite du canyon se fera sans eux avec les dernières lueurs du jour et le silence du soir qui s’installe. J’adore cette ambiance apaisante où les animaux du jour comme nous se taisent et laissent la place à ceux de la nuit. Au retour en marchant dans le lit de la grosse rivière où nage de bien belles truites, on croisera une harde de mouflons. Un cadeau qui nous émerveille. On espère quand même qu’on ne retrouvera pas nos deux allemands au bivouac, on aura de la chance, il n’y aura que nous et le feu qui crépite.

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Bau Vigo

C’est Julie qui a choisi ce parcours, elle s’empare petit à petit de son voyage et des décisions, ce qui est agréable. On roule peu depuis U forru fait la veille et on se gare pas bien loin du départ de la partie basse. Un problème et pas des moindres, sera d’accéder au départ du canyon. Tout est clôturé, barbelé et on sait bien que c’est rarement une invitation à traverser le site. On galère un moment et on finit par passer. Pour les répétiteurs, une sente semble aboutir en aval depuis la rive droite. Le canyon est sympa mais ne m’évoque aucune émotion. Pas même la cascade de 100 mètres en plan incliné. Julie partage le même avis. On profite quand même de l’eau pour se baigner avant de bouger quelques kilomètres plus au sud pour d’autres aventures.

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Zairi

Quelquefois on a des présentiments et on devrait les écouter. Le canyon semblait être beau mais j’avais le sentiment qu’il valait mieux faire autre chose. On attaque la marche d’approche en milieu de matinée, le cadre est très jolie et on domine rapidement la belle gorge granitique. Quelques ronces plus tard on est au départ à s’habiller. On part doucement en doutant que la descente allait être courte et on savoure les belles formes d’érosion. Après une dizaine de minutes, on retrouve les ronces qui ne nous lâcheront plus, c’est le cas de le dire, jusqu’à l’arrivée. On a l’impression d’avoir loupé quelque chose. Le canyon est vendu par les pros du coin, pas donné en plus et on a dû passer 14 minutes en se baladant pour faire la descente. On regarde le topo et à part un rappel de 5 mètres en amont, on a effectivement rien loupé. Mais pourquoi on fait cette activité? La suite de la journée est proche du pire parce qu’on a cherché un spot thermal pour se baigner mais tout était clôturé et on a fini à Isili après beaucoup trop de virages pour apprécier notre après midi.

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Kayak de mer

On a eu trois vie dans le kayak de mer, la première en temps que vrai amateur qui comprenait pas grand chose et s’émerveillait de rien. La seconde a été le kayak en formation, jamais vraiment rigolo et jamais totalement pour soi mais avec des limites constamment repoussées. La troisième après avoir validé nos UC mer où maintenant on est sensé savoir faire et amener des gens dans ces aventures. C’est un peu un troisième apprentissage qui commence avec un champ des possibles qui devient immense et sans trop savoir ce qui nous plait vraiment. On explore donc quelques sensations et on passera 7 jours de navigation. Note pour plus tard, prochain coup qu’on charge ce type de matériel c’est pour miser que là dessus et pas en multisport.

Stintino

Premiers coups de rames pour Julie, 3 mois après s’être fait charcuter l’épaule suite à une blessure durant sa formation kayak. L’objectif du jour est déjà de ne pas se faire mal et dissiper quelques peurs. J’aurais tant aimé faire le tour des îles d’Asinara mais entre la réglementation qui impose de ne pas débarquer n’importe où et l’inconnu de la rééducation… On fera juste le tour antihoraire de l’isola Piana, visite de la tour de guet, petite descente vers le sud du capo Falcone à l’aplomb du monte della Crocetta et retour en rase-cailloux et rase-maillot. Puis restaurant et tourisme à CastelSardo.

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Tour du Capo Testa en deux jours

L’idée était de partir de Santa thérésa di Gallura, passer le capo Testa, bivouaquer sur une plage déserte et le lendemain débarquer pas loin du Monti Russu au sud-ouest. L’après midi devait servir à la navette en vélo. En fin de compte le temps estimé pour le premier jour était bon malgré le 4 beaufort majoritairement de dos à l’est du capo Testa. Le bivouac était super mais bien humide et le second jour trop court. Même la navette n’aura pris qu’une heure. J’ai adoré l’idée de partir en autonomie, Julie n’a pas beaucoup dormi donc elle est plus septique. Si c’était à refaire, je partirais soit plus à l’est pour bivouaquer vers le capo Testa même, soit j’allongerais clairement le second jour. Une belle balade.

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A la recherche de l’épave de la Tavolara

Ce devait être une journée tranquille avec navette vélo mais le vent établi de 10 à 15 nœuds de dos nous aura plus emmerdé qu’autre chose avec ces haut-fonds. Une houle rapide, peu creusée forçait à rester au large pour ne pas taper la coque de nos bateaux. Forcément c’est le contraire qui s’est passé vu qu’on a voulu longer la côte, et même au large, il y avait des haut-fonds. Mon kayak a pris une dizaine de gros pets, quand à Julie ses 25 kilos de moins et son gel-coat tout neuf ont mieux supporté l’épreuve. On a trouvé l’épave, mais elle n’était pas ouf et avec le vent, impossible d’y aller en apnée sans retrouver le bateau en Corse. Le plan du coin reste le tour de l’île de la Tavolara mais là bas aussi la réglementation interdit de longer la côte ou de débarquer.

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Tour de l’île de San Antioco en deux jours

Un super plan à faire sur trois jours avec une boucle complète, on en aura fait que deux vu que le troisième annonçait du vent force 7 de face. On allait faire ce dernier en vélo pour une navette. On est parti de Maladroxia en fin de matinée, on passe le cap sud de l’île vers midi et on mange dans une crique peu après. La suite est constellé de grottes marines à visiter. On remonte jusqu’après la plage de Tonnara en visitant les îles et pendant que le vent de face montait à 3/4 beaufort et l’épaule de Julie ne lui permettait plus de pagayer efficacement. On touche la plage au dernier rayon de soleil avec le vent qui tombe totalement. Le bivouac était encore super sympa mais toujours aussi humide. On a même vu des sèches chasser le long de la plage la nuit.

Second jour ultra-favorable. Houle et vent de dos ce coup-ci, on avance sans rien faire. On visite encore quelques grottes marine. une dorade coryphène me tape sous le kayak au passage du phare Magiabarque le bien nommé. On fait des pauses sur les grandes plages au nord ouest de l’île et on arrive à Calasetta vers midi. La navette en vélo se passera bien, mais clairement faut privilégier les petites routes pour ce genre de déplacement. Le vent lève déjà fort sur la côte est et les kitesurfeurs sont de sortie. On bivouaquera en camion face au phare du matin avant le carton du lendemain.

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Pérégrinations autour de Dorgali

Malheureusement je n’ai pas été assez persuasif pour la traversée Arbatax-Orosei en 4/5 jours (mais du coup on a fait plein de spéléo donc ça va) et je dois me contenter d’un aller-retour Dorgali-Orosei uniquement. C’est rigolo parce que dans ce sens là, on voit en premier la grotte du millenium bien connue des grimpeurs, qu’on trouve déjà bien grande. S’ensuit une seconde encore plus grandiose où manque les superlatifs mais c’est sans compter sur une troisième encore plus immense juste après. Ce coin est vraiment beau. On trouvera une nouvelle traversée souterraine à faire en kayak de mer avant de faire la pause repas juste sous Orosei où on verra d’énorme poissons longer les plages. Retour à la tombée du jour sans encombre avec une mer d’huile somptueuse.

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Spéléologie

J’avais bien constaté que la Sardaigne est une base exceptionnelle pour la spéléo européenne, ce voyage me l’aura encore confirmé. On n’a fait aucun gros objectifs avec une épaule en rééducation. J’allais devoir gérer tout les puits sur balancier mais ça s’est fait et c’est probable que je retourne sur l’île faire encore quelques belles grottes et rivières souterraines.

Par contre les accès se sont clairement compliqués et c’est très dur de s’y retrouver. Il faut deviner quel club s’occupe de quelle cavité. Contacter le club qui ne parle qu’italien, espérer une réponse. Puis contacter les mairies concernées, espérer une réponse, obtenir les clés, les restituer mais pas aux même personnes, le tout avec quelques gages type assurance fédérale. On dirait pas comme ça mais c’est un parcours du combattant qui restreint carrément l’accès à certains sites.

Par contre une aide incroyable est le catasto sarde, toutes les grottes sont en ligne, géolocalisées avec topo accessible en ligne, un vrai bonheur! On y aura consacré 7 journées, finalement autant que le kayak.

Su Bentigeddu-Sa Ocche

Petite traversée que je ne connaissait pas. L’entrée se trouve 10 mètres à gauche de Su Bentu, quelques rappels type canyon (de tête 30m max) et on rejoint le collecteur de Sa Ocche juste après le siphon. Vers l’aval ça nage sur 300 mètres environ (c’est long et froid) et on retrouve l’entrée touristique. En moins de deux heures c’est fait, c’est beau, ça nage, c’est incontournable.

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Su Bentu

J’épargnerait le sketch infernal des clés, merci à mes interlocuteurs pour leur patience, j’aurais pas tenu autant pour ne parler que de la grotte. Je l’ai fait il y a une dizaine d’années dans des conditions que je qualifierais de pas optimales et j’ai pas bien eu le temps de profiter, chercher l’itinéraire (même si il est souvent évident) et de commencer à comprendre la grotte. Ce coup ci ça va mieux, on avance doucement, on regarde le paysage, on croise des anglais assez loin dans la grotte et on rentre avec eux. Il faut savoir que la via ferrata est très longue, environ 1km et pas toujours évidente. La suite du réseau à partir du croisement est mouillée. Je ne suis pas sûr d’y retourner.

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Minière di Brecca

On est tombé dessus quasiment par hasard en fuyant un bivouac infesté de moustiques. Il s’agit d’une mine d’antimoine avec un petit kilomètre de galeries. La minéralisation n’est pas incroyable mais ça reste assez propre pour une mine et l’endroit est clairement beau. Il existe un canyon à faire en aval si il coule. C’était pas le cas en octobre. On a croisé un cantonnier français expatrié en Sardaigne pour suivre sa femme. Il nous aura expliqué plein de choses.

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Explo des falaises de Porto Flavia

On attaque les points forts du voyage avec une journée paddle (à lire plus bas) qui vire en spéléo improvisée. J’avais vu quelques cavités accessibles uniquement par la mer et comme on faisait du SUP dans le coin, on en a profité pour prendre les frontales et explorer. On a pas trouvé de cavités immenses mais pas mal de surprises avec du développement jusqu’à 300 mètres, des salles immenses avec des plafonds de chauve-souris, des salles moins immenses recouvertes d’excentriques décimétriques, des traversées, le tout dans un cadre qui vaut vraiment le coup. Cette journée nous a mis la puce à l’oreille sur le croisement des deux activités pour explorer les côtes sardes. A noter qu’elles sont toutes dans le catasto sarde.

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Sa Ruta et Su Crabargiu

En quelques instant comment se prendre une rouste spéléologique : Partir tard, en plein cagnard en pensant que le chemin était court. Ne pas savoir où est le chemin et chercher comme un con. Ne pas avoir les bonnes coordonnées GPS. Avoir une topo fausse. Ne pas avoir de description de la grotte. Ne pas avoir assez de bouffe. Avec tous ces indices, vous avez deviné notre après midi. Le descriptif qui suit peut donc servir.

Prendre la piste arrivant au refuge de Crabargiu au dessus de la pointe du même nom, la carte opentopomap est d’une grande aide, surtout qu’elle a été mise à jour. Aller à la pointe de os Mufrone et descendre par le couloir raide sous la barre. Bien suivre ce chemin qui est quelquefois paumatoire. Presque 400 mètres de dénivelé plus bas, bien continuer à suivre le pied de barre et pas le chemin qui va à Teletotes. Au dessus de votre tête vous verrez une baume évidente, c’est presque gagné. L’entrée se situe dans les blocs en bas à droite de la baume avec un courant d’air du diable. Il faudra la combinaison, genouillère et un minikit.

Une fois équipé, on rentre dans la faille et on tombe sur une étroiture très sélective qui laisse quelques bleus. Ensuite faut suivre les repères réfléchissants, on entre dans une trémie de l’enfer pour environ 45 minutes sans se perdre ; 1h30 en se perdant semble plus réaliste. Ca monte, ça descend, c’est pas large, ça fait mal aux genoux. Quand le désespoir arrive et l’envie de meurtre, vous verrez des petits bouquets d’aragonites noire pour vous consoler, ne pas craquer à ce moment là! La suite vaut vraiment le coup de souffrir autant. On tombe ensuite sur des grandes salles au plafond calcaire et au sol granitique, on devine un actif temporaire, à partir de là au plus on avance au plus c’est beau. On s’est arrêté dans une forêt de colonnes du plus bel effet après une obélisque fichée dans une plage de sable blanc. Je ne sais pas si il restait encore beaucoup de réseau mais c’était somptueux.

Le retour se fait bien surtout de nuit au frais. il y a de l’eau pour se laver au refuge et vous y croiserez soit des cerfs fraichement réintroduits soit les responsables qui nous ont payé la grappa, soit les deux, je sais plus mais je me souviens bien de la grappa.

A refaire mieux organisé!

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Explo des falaises de Cala Luna

On avait bien aimé Porto Flavia, on s’est dit que de Dorgali à Cala Luna ça devait être sympa aussi, on est devenu fou. On reprend les paddle et on navigue en rase cailloux avec pas mal de grottes marines évidentes et larges jusqu’à Cala Luna. La houle tombe et on commence à visiter systématiquement chaque cavités. Certaines ne font que quelques mètres mais certaines sont bien plus grandes, avec des méandres tout propres, des concrétions massives, des fistuleuses, des excentriques, on s’en donne à cœur joie. Le casque spéléo est indispensable mais le reste de la tenue est à réfléchir parce que des fois ça rampe comme il faut et aussi ça nage. Des fois ça traverse et on passe le paddle sous le bras pour quelques dizaines de mètres et retomber dans un bras de mer plus loin. C’est beau, ludique et on avait pas préparé les topos pour savoir quelles grottes étaient les plus intéressantes. Une d’elle l’est, elle est évidente et son entrée donne sur plusieurs dizaine de kilomètres… Notre plan du jour suivant.

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Bue Marino

Autant le dire de suite, c’est ma plus belle grotte aujourd’hui loin devant Noel/saint Marcel, les trucs à concrétions du Gard, les trucs froids du Vercors et même L’immense 7th hole/ Tahri d’Oman, c’est dire. Bon là aussi c’est une grotte à autorisation mais même si il faut montrer patte blanche, c’est nettement plus organisé que pour Su Bentu. Le contact se fait à la mairie, il y a un calendrier avec un nombre de visites maximum, quelques formalités et l’accès par la mer à gérer. Ne grugez pas, il y a des caméras.

On a fait le ramo sud, le plus classique et facile. On commence par la partie touristique, on passe pour des énergumènes en néoprène devant les touristes en chemisette et les guides nous parlent avec un grand sourire, on comprend que ce sont aussi des spéléos. Une fois qu’on passe la dernière barrière, on allume les frontales et on attaque la nage. L’eau est bien moins froide qu’à Su Bentu mais pas chaude pour autant. On escalade un chaos de rocher et la progression devient plus pédestre. Les concrétions massives alternent avec des bouquets d’aragonites hallucinant et les dunes de sable blanc. C’est la folie. Rapidement l’appareil photo condense et je peste de ne plus pouvoir immortaliser une grotte qui devient de plus en plus belle. Quelques minutes après ma frontale de secours lâche et ma principale m’alerte de la batterie. On trottine (sic) jusqu’au siphon terminal, Julie tente d’aller plus loin, mais c’est pas une voute mouillante et l’aventure se déroule ensuite en bouteille. On rentre tranquillement, on recroise les guides qui semblaient nous envier et on recharge nos kayak de mer pour le retour. Quel contraste d’arriver des entrailles de la montagne et revoir les gens « normaux », en chemisette, appareil photo en bandoulière, poser des questions qui nous semblent étranges, en revoir d’autres peu après qui regardent juste l’entrée de la grotte avant de repartir, puis d’autres encore en kayak de location ne pas vouloir se faire doubler par Julie dans son kayak en fibre. Le choc du tourisme de masse face au tourisme d’aventure. En rangeant notre matériel, on croise un groupe de 6 kayakistes arrivant d’une semaine en itinérance, étrangement on se comprend et on s’envie mutuellement.

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Stand-up paddle

Il y a un an exactement je testait pour la première fois avec beaucoup d’à priori le stand up paddle lors de mon BPJEPS, cette planche de surf gonflable propulsée par une pagaie de canoë rallongée. J’étais franchement dubitatif mais sur les rares journées de formation où on en a fait, ma curiosité avait été réveillée. Un article de Carnet d’Aventure vantant les louanges de ne pas être dans un cockpit et libre de nager, remonter, débarquer et porter son matos facilement contribuait à m’intriguer d’autant plus ; alors je profite des ventes privées pour en acquérir deux au meilleur prix, histoire de ne pas perdre trop d’argent si ça me saoulait.

On en a fait sur des petites sorties au début sans gros enjeux puis rapidement on a dépassé les 10 kilomètres par sortie. Statistiquement d’après ma montre connectée, la vitesse moyenne de progression en paddle avec ces modèles entrée de gamme est de 4 km/h pour 5.5km/h en kayak ponté en fibre. En pointe c’est très dur de dépasser les 6km/h contre presque 10km/h en kayak. La houle est déstabilisante ainsi que le vent. Les avantages sont le rangement, le portage et une résistance relative aux cailloux immergés. Il est possible d’embarquer et de débarquer presque n’importe où, ponton, falaise, plage, marais contrairement au kayak qui nécessite des sites évidents.

Fiume Liscia de nuit

Première sortie paddle à la tombée du jour en amont d’un petit barrage à glisser en silence, observer les oiseaux, voir surgir les poissons et prendre un bain. La seconde totalement improvisée après avoir bu trop de myrte au bivouac et partir à la lumière de la lune. Cette seconde sortie était particulière parce que le paddle est un jeu d’équilibre où la vue est un sens qui permet de voir où on se situe dans l’environnement. De nuit ce n’est plus possible, les autres sens sont décuplés, ressentir l’équilibre, le bruit, le toucher des pieds, de la pagaie. Après quelques minutes, le regard s’habitue et je réalise que je ne vois pas l’eau mais le reflet du ciel sous les pieds, ça donne une sensation de vertige. Au détour d’un bosquet je surprends un sanglier de très très près. une super expérience.

Lagune de Posada

Les quelques photos que j’ai posté de cette sortie n’ont pas généré beaucoup de retour positif et pourtant. On est allé pagayer un bord de mer avec quelques vagues à essayer de surfer avant de porter et repartir dans l’embouchure d’un fleuve, puis dans les méandres plus ou moins abandonnés. En regardant les vues satellites, on a cherché des connexions entre les bras morts, une sortie ludique de plus de 10km avec pas mal de recherche d’itinéraire sous le village suspendu de Posada. On a utilisé l’outil en le portant quand c’était nécessaire, en embarquant dans des roseaux, en débarquant pour aller voir des cabanes de pêcheurs. La facilité du matériel le rend carrément intéressant à la manière d’un packraft plus rapide et encombrant.

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Porto Flavia

Une des deux plus belle sortie SUP du voyage. Une quinzaine de kilomètres où la météo était avec nous et les prévisions justes. On embarque pas loin de Porto Flavia qu’on rejoint assez vite, on traverse sous les arches rocheuses du Pan di Zucchero, piton rocheux en pleine mer qui se traverse deux fois. On rejoint le rivage qu’on suit en rentrant dans toutes les grottes jusqu’au Canal Grande qui est lui même une grotte traversante où on a embarqué depuis un tunnel accessible depuis la plage. Une belle sortie ludique qui se finira avec un vent établi de 10 noeuds et sa houle de dos qui nous poussera jusqu’à la voiture avec des surfs interminables. Une sorties bonheur après les jours pas si faciles précédents.

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Isili

Micro sortie sans enjeux mais bien ludique. En fin de journée, on est partie de l’ancienne voie de chemin de fer, on est passé sous l’ancien pont routier, puis le nouveau, on est allé sur l’île de l’église, on est revenu, visité un restau désaffecté avant de revenir au véhicule dégonfler le matériel alors que c’était un park-for-night de nuit à la frontale. Une belle balade qu’on refera en vélo le lendemain en faisant le tour du lac en en tombant par hasard sur une course de kayak en ligne aussi improbable que tout le reste en fait.

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Lac de Cedrino

Sortie avortée à la tombée de la nuit encore une fois. Pas assez d’eau pour remonter la gorge du Flumineddu mais qui vaudrait vraiment le coup en temps normal. On a juste flotté en espérant qu’une perche finisse sur nos pieds mais non.

Cala Luna

La plus belle sortie en paddle de ce voyage. une dizaine de kilomètre à rentrer et sortir par des grottes, grimper sur les falaises puis sauter, débarquer sur des micro-plages, surfer la vague du bateau de touriste. J’en ai parlé un peu plus haut dans la rubrique spéléo.

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Tourisme et randonnée

Stintino

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Orgosolo

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Punta la Marmora

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Cagliari

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Posada

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Village nuragique de Crabargiu

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Bivouacs

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Une réponse "

  1. thomas dit :

    Merci pour ce récit détaillé, mon voyage d’octobre m’a déjà converti à la Sardaigne ! Ton retour m’invite à retourner dans bue marino en mode spéléo et à découvrir porto flavia en kayak spéléo (très classe aussi sur tes photos !). Thomas, qui t’avait déjà contacté pour la grotte des chamois (mais qui avait foiré l’approche)

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